En pleine crise politique, Gabriel Attal prend les commandes de Renaissance

En pleine crise politique, Gabriel Attal prend les commandes de Renaissance

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Déjà chef de file des députés EPR à l’Assemblée, l’ex-Premier ministre concentre tous les pouvoirs au sein du parti macroniste.

Comme prévu, Gabriel Attal a été officiellement élu ce dimanche 8 décembre secrétaire général de Renaissance par le conseil national du parti fondé par Emmanuel Macron, à 94,9 % des voix. L’ancien Premier ministre, était seul en lice après le retrait de la candidature d’Elisabeth Borne, et cumulera ce poste avec celui de président du groupe macroniste à l’Assemblée, Ensemble pour la République (EPR), auquel il a été élu en juillet. Il succède à Stéphane Séjourné, nommé commissaire européen. A son agenda, les tractations en cours pour la formation d’un nouveau gouvernement, alors que le chef de l’Etat continuera ce lundi à recevoir des représentants de la gauche, hors LFI.

«Nous ne serons jamais un parti comme les autres», «une association de rentiers de la politique avides de pouvoir et dénoué de valeurs», a lancé Gabriel Attal en clôture du Conseil national du parti, qui s’est tenu ce dimanche dans un hôtel du quartier parisien de Montparnasse. Ce mouvement dont il prend la tête n’est plus que l’ombre de celui de 2017, quand En marche dominait l’Assemblée de 2017 à 2022 après avoir remporté la majorité absolue avec 308 sièges et compté jusqu’à 400 000 adhérents via des inscriptions gratuites. Le parti du Président a périclité depuis 2022, une situation aggravée par la dissolution et les législatives de juillet : son groupe EPR ne compte plus que 93 députés membres et apparentés.

A 35 ans, Gabriel Attal est resté presque huit mois à Matignon, du 9 janvier au 5 septembre 2024, avant d’être remplacé par Michel Barnier, dans la foulée de la dissolution – dont Emmanuel Macron ne l’avait pas averti. Depuis, Gabriel Attal a pris ses distances avec Emmanuel Macron, avec qui les relations se sont tendues. Il parachève ici sa prise de contrôle de l’appareil militant macroniste, après s’être déjà fait élire à la présidence du groupe des députés en juillet, en opposition avec la volonté de l’Elysée.

Vaste programme de travail

La tâche est redoutable tant le parti semble affaibli après sept ans d’exercice du pouvoir, et alors qu’au sein du bloc central, Edouard Philippe, qui a fondé son parti Horizons, a d’ores et déjà annoncé sa candidature à l’Elysée. D’Emmanuel Macron, il a été relativement peu question pendant cette réunion des quelque 300 à 400 cadres du parti qu’il a fondé en 2016. Pas plus que de la crise politique, alors que le chef de l’Etat doit nommer un Premier ministre dans les prochains jours après la chute du gouvernement Barnier. Sollicité par la presse sur ce sujet, Gabriel Attal n’a pas souhaité répondre et pris soin de ménager son mentor, tout en marquant sa «liberté». La fin de l’ère Macron à Renaissance ? «Si je suis là, c’est grâce à lui.» «Je sais ce que je lui dois, je sais ce que je vous dois», a dit Gabriel Attal sous les ovations. Mais «je serai toujours libre, nous serons toujours libres», a lancé l’élu des Hauts-de-Seine, bien décidé à relancer ce parti au moyen d’un vaste programme de travail pour le début d’année 2025. «Nous nous retrouverons ensemble d’ici mars pour un grand rassemblement» qui servira à «restituer le verdict de nos militants, fixer des orientations nouvelles, affirmer des lignes fortes et des valeurs claires».

Sa rivale pour le poste, l’ex-Première ministre Elisabeth Borne, qui s’était retirée de la course, a de son côté été élue présidente du conseil national du parti, fonction pour laquelle elle était également seule candidate. Elisabeth Borne a expliqué vouloir œuvrer à ce que cette instance joue «pleinement le rôle de parlement de Renaissance» et annoncé une «méthode de travail», avec l’instauration de commissions «à l’image de celles du Parlement» chargées auprès des adhérents de définir les thématiques prioritaires des travaux du conseil national.

Libération

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