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Entretien
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Une bande d’amis aux prises avec leurs idéaux et la réalité de l’Egypte des années 60 dans «Au soir d’Alexandrie», le nouveau roman de l’auteur égyptien émigré aux Etats-Unis.
Dans le meilleur restaurant de toute l’Egypte, chez Artinos à Alexandrie, se retrouve tous les mois une bande d’amis baptisée le «Caucus». Il y a là l’avocat Abbas el-Qosi, son épouse Noha Shawarbi, la propriétaire Lyda Artinos, le peintre Anas el-Saïrafi, Tony Kazzan et la libraire française de la rue Fouad, Chantal Lemaître. On y parle librement de la politique en Egypte, on s’écharpe sur Gamal Abdel Nasser. Quand le roman commence, le 10 septembre 1964, la situation donne des signes inquiétants d’autoritarisme. Chacun des membres de ce cercle joyeux et alcoolisé va bientôt se retrouver face à l’impensable. Texte polyphonique, Au soir d’Alexandrie prend en gravité au fil des pages, dans un moment d’histoire reconstitué en orfèvre par Alaa El Aswany. L’écrivain égyptien, interdit d’écrire et de publier dans son pays, qui vit à New York depuis des années, était de passage à Paris en septembre.
Aviez-vous l’idée d’un roman alexandrin depuis longtemps ?
J’avais un dossier «Alexandrie» depuis des années. Je range mes projets dans des dossiers – c’était le cas de l’Immeuble Yacoubian – et j’ajoute des détails au fil du temps. Je mène aussi des recherches, je retrouve les lieux, je lis les journaux de l’époque. Je sens quand le moment est venu d’écrire.
L’idée du lieu vous vient-elle d’abord, comme le restaurant Artinos où ils se retrouvent ?
C’est le sentiment qui est premier. Le roman, c’est une histoire d’amour. On ne décide pas, on tombe amoureux. J’ai
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