Blocage politique en France : c’est par où la sortie ?

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TRIBUNE

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Gouvernement Barnierdossier

Ce n’est pas la démission du Président ou le passage à la proportionnelle qui permettront de sortir de l’impasse. D’autres solutions existent comme la consultation des Français via un référendum ou une modification de la façon de faire de la politique, analyse la politologue et constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina.

«Vous allez tomber !» lança Eric Coquerel à la tribune de l’Assemblée nationale lors du discours de présentation de la motion de censure, déposée par l’ensemble des groupes de la gauche, à l’intention du Premier ministre, Michel Barnier.

Justifiant ainsi l’acte ultime du régime parlementaire par lequel l’Assemblée renverse le gouvernement, le tribun n’avait peut-être pas complètement présagé tout ce qui allait tomber avec ledit Premier ministre : le régime parlementaire modéré, voire la survie même de la Ve République ? L’incertitude fut ainsi préférée à un gouvernement qui n’était pas conforme aux vues politiques des oppositions, RN et NFP étant coalisés pour l’occasion.

La théorie des cycles, utilisée en droit constitutionnel, permet un état des lieux en trois temps.

Poison lent

Les yeux tournés vers leur président de la République, comme ils les avaient vers le roi il y a encore un siècle, les Français et les oppositions eurent tôt fait d’accuser la décision présidentielle de dissolution d’être la responsable de la crise actuelle. Si elle a répondu à une logique que le constitutionnaliste peine à percer à jour, il reste qu’elle n’est pas la seule en cause.

Que la tripartition de la vie parlementaire – entre un pôle de gauche, du centre et de la droite – existât avant cette décision et qu’elle lui survécût est un fait politique incontestable qui doit orienter l’analyse et la diriger vers une cause plus parlementaire. Compte tenu des errements de nos républiques passées, il est impo

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