Le cinéma c’est mieux que la vie, de Claude Lelouch
Fruit de vingt ans de collaboration entre Claude Lelouch et les auteurs Jean Ollé-Laprune et Yves Alion, Le cinéma c’est mieux que la vie s’impose comme l’un des meilleurs ouvrages d’entretiens sur le cinéma jamais consacrés à un cinéaste.
La disponibilité de Claude Lelouch, la mise à disposition de ses archives et l’iconographie riche et judicieusement agencée expliquent cette réussite.
Il fallait du temps et un espace éditorial important pour balayer une carrière unique dans le cinéma français, tant par sa longévité que par sa qualité : 51 films à ce jour, du Propre de l’homme (1960) au plus récent, Finalement (2024).
Intelligemment construit, de manière chronologique mais aussi en ouvrant des espaces thématiques, Le cinéma c’est mieux que la vie se situe au-delà du simple examen d’une filmographie, aussi riche soit-elle, parvenant à dresser le portrait d’un cinéaste indépendant.
Un récit passionnant
Les circonstances entourant la production mouvementée d’Un homme et une femme, le film emblématique de Lelouch, Palme d’or au Festival de Cannes en 1966 et Oscar du meilleur film étranger l’année suivante, font l’objet d’un récit passionnant sur la part de chance nécessaire au succès.
Le lien difficile, passionnel et antagoniste entretenu par Claude Lelouch avec la Nouvelle Vague, sa possible inclusion puis réelle exclusion d’un groupe dont François Truffaut, Jean-Luc Godard et Claude Chabrol étaient les étendards, ainsi que les engagements du réalisateur de L’aventure c’est l’aventure (1972), à travers une œuvre collective comme Loin du Vietnam (1967), racontent aussi une histoire d’un cinéma français éminemment politique.
À cela comme au reste, Claude Lelouch apporte une réponse simple : il est inclassable, différent, irréductible aux catégories.
Leave a Comment