Dans Jeunesses françaises contemporaines (CNRS Editions, 248 pages, 23 euros), Anja Durovic et Nicolas Duvoux dressent un portrait de la jeunesse française.
La jeunesse d’aujourd’hui est-elle plus défavorisée que les générations précédentes ?
Anja Durovic : Oui, car le passage à l’âge adulte a été retardé et complexifié. Les jeunes accèdent plus tard à l’autonomie résidentielle, à l’emploi stable et à l’indépendance par rapport aux parents. De plus, le marché du travail est précaire pour les jeunes, avec un taux de chômage supérieur à 15 %.
Cette classe d’âge est-elle particulièrement touchée par la pauvreté ?
A. D. : Oui, la pauvreté se concentre désormais sur les jeunes. En France, ils sont très mal protégés car les prestations sociales ne sont pas ouvertes aux moins de 25 ans. Les jeunes dépendent donc de la solidarité familiale, ce qui limite leur autonomie et reproduit les inégalités.
La massification scolaire a-t-elle affecté la jeunesse ?
Nicolas Duvoux : Oui, elle a transformé la société française en multipliant le nombre de bacheliers et d’étudiants. Elle a allongé le temps de la jeunesse et diffusé de nouvelles attentes, aspirations et valeurs. Aujourd’hui, la réussite scolaire conditionne les parcours de vie sociaux et professionnels.
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