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Le maire et président de la métropole de Montpellier, Michaël Delafosse, et la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, voient en les collectivités territoriales des acteurs incontournables pour répondre au défi écologique.
par Carole Delga, présidente de la région Occitanie et Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole
Dans un monde profondément bouleversé par l’élection à la présidence des Etats-Unis de Donald Trump et par la brutalité de la guerre en Ukraine menée par Vladimir Poutine, l’Europe peine toujours à montrer sa force. Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale au début de l’été, la France traverse une période d’instabilité politique qu’elle n’avait plus connue depuis les années 1960.
Au milieu de ce climat de tensions et d’incertitudes, les collectivités territoriales incarnent des pôles de stabilité et de protection pour nos concitoyens. Malgré les crises, malgré les menaces qui pèsent en ce moment sur nos budgets avec le désengagement de l’Etat, nous sommes convaincus qu’il est de notre devoir de continuer à agir ensemble, région et métropole, pour relever les défis de la transformation écologique de notre pays et de ses territoires.
A travers nos choix et notre action politique, nous partageons une vision commune : déployer des solutions innovantes qui incitent à faire évoluer les comportements du plus grand nombre tout en contribuant à assurer le pouvoir d’achat des classes populaires et des classes moyennes. C’est seulement par ce récit positif, et non pas culpabilisant et déclinant, que nous convaincrons et que nous donnerons les moyens à la population de participer massivement à cette dynamique en faveur de l’écologie.
«En matière d’accès aux transports, nous assumons chacun dans nos rôles une forme de “radicalité” largement observée au-delà de nos frontières.»
Si la lutte contre le réchauffement climatique irrigue désormais l’intégralité de nos politiques publiques, deux d’entre elles nous semblent particulièrement stratégiques : les mobilités et l’énergie.
A ce titre, en matière d’accès aux transports, nous assumons chacun dans nos rôles une forme de «radicalité» largement observée au-delà de nos frontières : gratuité des transports en commun pour les habitants de la métropole, gratuité d’usage pour les jeunes de 12 à 26 ans sur le réseau régional liO (trains et cars), en plus des 14 millions de billets de TER à 1 euro émis chaque année pour les salariés et l’ensemble de la population.
Le succès est impressionnant et les gains en matière d’émissions de CO2 immédiats : + 30 % de fréquentation pour les tramways et les bus, + 44 % pour les TER. Nous esquissons ainsi, après le droit à l’éducation ou à la santé, un droit de se déplacer librement de façon décarbonée comme une nouvelle grande avancée sociale.
Mais nous n’agissons pas uniquement sur le coût des transports, nous développons également par nos investissements, dans les infrastructures et le matériel, une offre sans cesse plus importante. Marche, vélo, tramways, cars et bus à haut niveau de services, trains régionaux : toute la panoplie des modes est envisagée au sein du service express régional métropolitain (Serm) que nous avons bâti ensemble dans un temps record, avec le soutien du département et des intercommunalités voisines. L’Etat doit maintenant être, à nos côtés, au rendez-vous de cette ambition majeure pour une région de 6 millions d’habitants.
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Si se déplacer est un droit fondamental, se chauffer en cette période hivernale à des tarifs abordables en est incontestablement un autre. C’est là aussi une question de pouvoir de vivre, de vivre décemment ; c’est également un enjeu majeur de transition vers un modèle réduisant au maximum la part des énergies fossiles et assurant notre souveraineté nationale.
Le développement massif de réseaux de chaleur bois ces dernières années sur notre territoire est un bon exemple de ce triple objectif. Le bois d’origine française alimente à des prix maîtrisés des dizaines de milliers de logements dont certains sont situés dans des quartiers «politique de la ville», mais aussi des services publics essentiels tels que les établissements scolaires ou les hôpitaux.
Plus globalement, le secteur des énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermie…), comme la recherche sur l’hydrogène vert, constitue à Montpellier et en Occitanie des filières économiques extrêmement dynamiques, regroupant plusieurs milliers d’emplois et de nombreux sièges d’entreprises de dimension mondiale. Avec notre soutien, celui de l’Etat et des universités, ce tissu industriel et scientifique contribuera demain à l’émergence de la première région à énergie positive d’Europe.
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