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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Mathieu D., 53 ans, se retranche derrière sa consommation de MDMA le soir des faits.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Mathieu D.
Age : 53 ans
Profession : ancien boulanger
Faits : une venue, la nuit du 2 au 3 octobre 2020
Statut : comparaît libre après 11 mois en détention provisoire pour «viol aggravé»
Peine requise : 10 ans
Rien ne l’aurait alerté : ni les messages de Dominique Pelicot lui indiquant qu’elle serait «out, endormie» sur Skype, ni la nécessité de se «frotter les mains avant d’entrer» pour les réchauffer, ni l’impératif de chuchoter. La nuit du 2 au 3 octobre 2020, Mathieu D. était «un peu allumé», rembobine-t-il en ajoutant que «ça n’excuse rien». Cet homme de 53 ans, boulanger pendant vingt-cinq ans avant de devoir s’arrêter pour allergie à la farine, avait consommé de la MDMA pour la première fois le soir des faits. La drogue de synthèse avait été achetée à un autre coaccusé, Quentin H. «Je suis vraiment désolé de dire ça mais rien ne m’a choqué ce soir-là», dit-il la tête basse.
Son interrogatoire
Si Mathieu D. fait partie des 14 accusés ayant reconnu les faits lors de l’ouverture de l’audience le 2 septembre ; il n’admet qu’a posteriori que Gisèle Pelicot n’était pas en état d’exprimer son consentement et maintient une ambivalence : «Je ne vois pas pourquoi je me serais laissé filmer en sachant que j’allais commettre un viol.» Décrit comme «fleur bleue» par une ex-compagne, le quinquagénaire a élevé seul ses deux enfants, âgés de 16 et 22 ans, depuis le décès de leur mère. Sur l’une des vidéos, celui qui se faisait appeler «Gaston» sur le site Coco se voit prier d’agir plus délicatement par Dominique Pelicot : «Non ! Non ! Pas avec les mains, ça va la réveiller, elle est chatouilleuse !» Devant la Cour criminelle départementale, Mathieu D. reconnaît : «Je n’ai aucune excuse.»
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