L’ancienne maire de Canteleu définitivement relaxée pour complicité de trafic de drogue

L’ancienne maire de Canteleu (Seine-Maritime) Mélanie Boulanger a été définitivement relaxée des accusations de complicité de trafic de stupéfiants, a appris l’Agence France-Presse de source judiciaire, lundi 9 décembre.
Le parquet général, qui représente l’accusation au niveau de la cour d’appel de Paris, « s’est désisté de l’appel principal dans ce dossier concernant seulement Mélanie Boulanger », selon cette source, confirmant une information de France Bleu Normandie.
Le parquet de Bobigny, qui avait requis un an de prison avec sursis, cinq ans d’inéligibilité et une amende de 10 000 euros contre Mme Boulanger, avait fait appel de la relaxe prononcée le 4 juillet par le tribunal correctionnel de Bobigny.
« Le parquet général considère qu’effectivement, il n’y avait rien dans le dossier qui justifiât que Mélanie Boulanger soit renvoyée devant le tribunal correctionnel et qu’elle soit l’objet d’un appel de la part du parquet de Bobigny », a réagi auprès de l’Agence France-Presse son avocat, Antoine de Saint-Rémy. « C’est un véritable soulagement, parce que ça veut dire que nous allons éviter d’avoir à nouveau à affronter une audience. Celle de Bobigny avait été, sur le plan humain, très compliquée pour Mélanie Boulanger », a ajouté l’avocat de l’ex-maire de la petite commune normande.
Lors d’un procès chaotique qui s’est déroulé de fin mai à fin juin, le tribunal de Bobigny a jugé 18 prévenus, en lien avec un trafic « de très haute intensité » de cocaïne, d’héroïne et de cannabis basé à Canteleu, commune pauvre de l’agglomération de Rouen. Selon une estimation du tribunal, cette organisation criminelle a généré un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros sur les deux années visées par l’enquête, entre 2019 et 2021.
Si le tribunal a noté un « affaiblissement des garde-fous déontologiques » de l’élue socialiste de 47 ans, qui entretenait une relation avec son adjoint, proche des trafiquants, il a en revanche considéré qu’il n’y avait dans le dossier aucun « acte positif » susceptible de caractériser une complicité.
À la tête de cette « entreprise délinquante générant des rentrées de capitaux exceptionnelles », Aziz Meziani dit « Le U », le chef de clan en fuite au Maroc, a été condamné en son absence à la peine maximale de dix ans de prison, ainsi qu’à verser deux millions d’euros d’amende.
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