Nos choix de séries : « Ne dis rien », « Rêves productions » et « Joan »

Nos choix de séries : « Ne dis rien », « Rêves productions » et « Joan »

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LA LISTE DE LA MATINALE

L’année s’achève sur l’une des plus belles et des plus terribles propositions des séries, l’adaptation de Say Nothing, le chef-d’œuvre de journalisme de Patrick Radden Keefe.

« Ne dis rien » : rêves et cauchemars du conflit irlandais

Comment traduire en fiction le terrible récit des « Troubles » en Irlande du Nord que fit Patrick Radden Keefe dans son ouvrage Ne dis rien ? En utilisant au mieux le format épisodique répondent les créateurs de cette remarquable série, qui embrasse trois décennies de conflit à travers une poignée de personnages historiques, protagonistes ou victimes.

Chaque rôle est attribué à un duo d’acteurs, puisque la série va et vient entre la mise en scène de la période la plus aiguë de la guerre et celle de la restitution des souvenirs et des traumatismes devant le micro d’un enquêteur, Anthony McIntyre, qui, dans les Boston Tapes, compila une histoire orale des « Troubles ».

Les attentats, les grèves de la faim, mais, aussi et surtout, l’enlèvement par l’IRA d’une mère de famille, Jean McConville, accusée de renseigner les forces britanniques, font la trame d’un récit qui passe de l’exaltation révolutionnaire des premières actions armées aux désillusions et aux trahisons des années qui suivirent l’élection de Margaret Thatcher.

Une distribution remarquable, emmenée par les deux actrices qui incarnent la militante Dolours Price, Lola Petticrew et Maxine Peake, donne à Ne dis rien une immédiateté déconcertante, qui rend palpable les plus abstraits des enjeux.

Série créée par Joshua Zetumer d’après l’ouvrage de Patrick Radden Keefe, Ne dis rien (Pocket, 2021), avec Lola Petticrew, Maxine Peake, Hazel Doupe, Helen Behan, Anthony Boyle, Tom Vaughan-Lawlor, Josh Finan, Michael Colgan, Rory Kinnear (E.-U., 2024, 9 × 50 minutes).

« Rêves productions » : une déclinaison en série de l’univers de « Vice Versa »

L’occasion était trop belle, et il est quelque part étonnant que le monde coloré et incroyablement inventif de Vice Versa n’ait pas connu plus tôt une adaptation en série, tant les possibilités semblent infinies.

Rêves productions s’empare, pour quatre épisodes seulement, de la trouvaille la plus inspirée du scénario du long-métrage d’animation sorti en 2015, l’idée que nos rêves sont des films de cinéma, tournés en studio par des équipes entièrement consacrées aux tours et détours de notre cerveau quand il est endormi.

Dans la boîte à rêves de Riley, prépubère au moment de la série dont l’action se déroule entre les deux Vice Versa, les réalisateurs, scripts et autres assistants caméra sont des petites patates pressées, et chaque film/rêve doit cartonner, au risque que son réalisateur – il y en a un pour tous les genres – ne soit rétrogradé par la patronne du studio.

Le Monde