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A la barre
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Au premier jour du procès du cinéaste qui comparaît pour «agressions sexuelles sur mineure», la défense confuse de l’accusé a contrasté avec le témoignage de l’actrice dont l’émotion a réveillé l’auditoire.
Toute de noir vêtue, elle se tient droite et regarde franchement celui qu’elle accuse, tandis qu’il parle d’une voix désarticulée qu’on peine à entendre, se lance dans des circonvolutions dilatoires, répond à côté à des questions simples. En jeans avachis et veste, lui ne la regardera jamais lorsqu’elle est à la barre. Il se tient de biais, griffonne sur une feuille, visage tourné vers les juges. Elle, c’est Adèle Haenel, qui accuse le cinéaste Christophe Ruggia, bientôt 60 ans, d’une mise sous emprise ainsi que de harcèlement sexuel et d’attouchements répétés, chez lui lors de rendez-vous hebdomadaires le samedi durant les années 2001 à 2004. Elle avait 12, 13, 14 ans, il avait 36, 37, 38 ans, et une partie de l’audience est consacrée à essayer de lui faire dire à quoi ils s’occupaient durant la centaine de samedis après-midi qu’ils ont passés ensemble, unis par «l’amour du cinéma», selon Ruggia.
En vain. Le cinéaste a bien du mal à être un peu concret, se souvenir de quelques films qu’ils auraient pu regarder ensemble – «Il y a eu Hair», extirpe-t-il difficilement de sa mémoire, et aussi «des vidéo
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