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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Cendric V., 44 ans, admet à la barre avoir violé Gisèle Pelicot.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Cendric V.
Age : 44 ans
Profession : manager de restaurant
Faits : deux venues, en 2016 et 2018
Statut : comparaît détenu, depuis 26 mois en détention provisoire pour «viol aggravé»
Peine requise : 14 ans
Cendric V. se corrige à la barre. «J’ai toujours dit que je n’avais aucune intention de violer cette personne. Mais à ce jour, au vu de toute cette affaire, je peux considérer que je l’ai violée.» Celui qui manageait un restaurant en Corse avant son interpellation nuance néanmoins : «J’ai été trompé par monsieur Pelicot sur le consentement de madame sur Coco.» Depuis une dizaine d’années, il fréquentait ce site, plus ou moins assidûment au gré de sa situation matrimoniale, afin de conclure des rencontres libertines. Par l’utilisation du «nous», les messages envoyés par Dominique Pelicot en 2016 lui auraient laissé penser qu’il avait «affaire à un couple». Durant l’instruction, il osait affirmer avoir entendu Gisèle Pelicot «gémir de plaisir» avant de reconnaître qu’en réalité, elle ronflait. Dans l’une des vidéos, Dominique Pelicot l’alerte : «Doucement, elle se réveille…»
Cendric V. concède «avoir retiré du plaisir, puisqu’il y est retourné une seconde fois», a souligné le ministère public dans ses réquisitions. Le quadragénaire souffrant d’une problématique alcoolique qu’il peine à admettre (son casier comporte plusieurs infractions routières) a grandi entouré de sa mère et de ses trois sœurs, une enfance heureuse malgré l’absence de son père. Lui ne s’est jamais réellement investi dans son rôle parental, bien qu’il ait gardé de bonnes relations avec ses deux enfants. Son interpellation l’a fait cheminer : «Je vois le consentement différemment aujourd’hui. C’est vrai qu’il y a une crainte.»
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