Etats-Unis : l’affaissement moral de l’administration Biden

Etats-Unis : l’affaissement moral de l’administration Biden

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Film dramatique en accéléré. Joe Biden a été élu en 2020 sur une promesse de réconciliation nationale et de sauvegarde de la démocratie américaine. La première est un mirage, la seconde semble plus vulnérable que jamais. Le vétéran démocrate a prétendu construire sa présidence en contraste avec son prédécesseur Donald Trump : il s’est drapé dans les valeurs supposément éternelles de l’Amérique, en promouvant l’Etat de droit et une pratique décente du pouvoir. Or, une corrosion morale marque la fin de son mandat.

L’exemplarité dont se prévalait Joe Biden vient d’être anéantie par la grâce présidentielle complète accordée à son fils Hunter, qui se trouvait sous la menace de deux peines de prison.

  • Mensonge écrit au moment de l’achat d’une arme à feu, au sujet de sa dépendance à la drogue
  • Fraudes fiscales d’ampleur

Les faits établis ne souffrent aucune discussion.

Les arguments en défense de Joe Biden, parmi les démocrates, sont d’une grande faiblesse. Ils tiennent généralement en un nom : « Trump ». Autrement dit, il y a pire.

« Personne ne croit plus personne »

Joe Biden n’a-t-il pas piétiné les principes qu’il prétendait défendre, comme la séparation entre les pouvoirs exécutif et judiciaire, le respect de l’Etat de droit ? La seule réponse est à nouveau « Donald Trump ».

D’une certaine façon, Joe Biden n’aurait pas eu le choix. Tellement humain, ce président, assurent ses partisans, ce père de 82 ans qui ne peut supporter de voir son fils fragile en prison.

Cette grâce accordée à Hunter Biden contribue aussi à brouiller toute distinction éthique entre démocrates et républicains aux yeux du grand public. « Personne ne croit plus personne », a réagi l’ancien président Bill Clinton, de façon fataliste.

Une même pratique népotique, une culture du privilège jamais assumée, mais toujours reprochée à l’adversaire, réunit les deux camps. La différence : les républicains mentent au public, les démocrates se mentent à eux-mêmes.

Le Monde

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