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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Jean T., 52 ans, qui pense avoir agi sous l’effet d’une drogue.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Jean T.
Age : 52 ans
Profession : couvreur
Faits : une visite, le 21 septembre 2018
Statut : comparaît libre, après quelques semaines de détention provisoire, pour «viol aggravé»
Peine requise : 12 ans
Dans l’ordinateur de Dominique Pelicot, il est «Bill». Jusqu’à sa détention provisoire en 2022, Jean T. était couvreur dans la région lyonnaise, où il s’est installé quelques années plus tôt. Originaire de La Réunion, ce quinquagénaire à la carrure imposante, «pudique» et «gentil» selon son entourage, avait renoncé au libertinage pour sa femme, rencontrée en 2012. Tout juste surfe-t-il «quelquefois» sur Coco, où Dominique Pelicot lui aurait proposé une «rencontre libertine», raconte-t-il à la barre, le débit haché. Il se rend à Mazan le jour même de leur échange, en pleine journée – c’est l’un des rares. A son arrivée, il boit un Coca offert par le retraité qui lui demande de se déshabiller. Dans la chambre, il voit Gisèle Pelicot allongée de dos… «Et après, je ne me rappelle plus, soutient-il. Je me suis retrouvé dans la voiture, je ne sais plus comment j’y suis arrivé.» Sa théorie : Dominique Pelicot l’aurait drogué, via son Coca de bienvenue.
Il est le premier pour qui le parquet demande la diffusion des vidéos. Les consignes et réflexions salaces de Dominique Pelicot, sa sortie brusque de la chambre lorsque la victime bouge, son pouce levé à la caméra… «Non, je ne me souviens pas… Ce serait bien pour la victime, pour la vérité. Et pour me défendre. Là, je passe pour un menteur ou un idiot», bafouille-t-il devant la cour, sous le regard atterré de Gisèle Pelicot. Pourquoi ne pas être allé voir la police s’il estimait avoir été drogué, s’étonne l’avocat général. La peur d’une explication avec sa femme, plaide Jean T. : «Je ne suis pas le genre de personne qui cherche les problèmes.»
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