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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Philippe L., 62 ans, «n’avait pas réalisé la gravité de la situation».
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Philippe L.
Age : 62 ans
Profession : jardinier
Faits : une venue, le 7 juin 2018
Statut : comparaît libre, après dix mois en détention provisoire pour «viol aggravé»
Peine requise : 10 ans
Philippe L. est le dernier accusé à s’être avancé à la barre. Sa vie sentimentale se résume à «quelques aventures sans lendemain» et à des relations sexuelles tarifées régulières qu’il conclut notamment via Coco. C’est sur ce même site que le sexagénaire entre en contact avec Dominique Pelicot pour «un trio». Une fois à Mazan, le 7 juin 2018 dans l’après-midi, ce jardinier, qui a longtemps travaillé comme électricien et plombier, visionne des vidéos de viols de Gisèle Pelicot «en accéléré». Son hôte le prévient : «Elle dort, c’est une entente entre nous, elle est timide.» Dans la chambre, il a l’impression d’être «dirigé», brisant sa «réticence» initiale. «Je réfléchis plus, mon cerveau est dans ce jeu», lâche-t-il à la barre, en écho à ses propos durant l’instruction – «j’avais le sexe à la place du cerveau». Malgré sa «nature timide», selon ses propres mots, l’expert psychiatre confirme qu’il «dispos[ait] d’une assurance suffisante» pour réagir.
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Face à ce «scénario bizarre», «je n’ai pas eu d’érection», se souvient Philippe L. en reconnaissant une pénétration digitale. Il nie toutefois s’être rendu coupable d’un viol. «Je savais pas qu’un doigt, c’était un viol. J’avais pas réalisé la gravité de la situation.» Si ce passionné de rugby et d’haltérophilie a grandi dans un environnement familial «sans carence», il a appris à 38 ans, par une connaissance, que son père l’avait adopté. Sa naissance est la conséquence de violences. Sa mère a été violée lorsqu’elle avait 15 ans par un rugbyman professionnel, décédé jeune. Philippe L. vivait chez elle au moment de son interpellation.
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