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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Fabien S., 39 ans, dont la trajectoire dessine une continuité de violences.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Fabien S.
Age : 39 ans
Profession : employé sur des chantiers de réinsertion
Faits : une venue, la nuit du 18 au 19 août 2018
Statut : comparaît détenu, depuis trois ans et quatre mois en détention provisoire pour «viol aggravé» et en exécution d’une autre peine
Peine requise : 16 ans
La trajectoire de Fabien S. dessine une continuité de violences. Cet homme de 39 ans a vécu en foyers et familles d’accueil de ses 3 à 18 ans. «II aurait été victime [de violences incestueuses] dès 2-3 ans, dans sa propre famille, puis dans toutes les familles d’accueil et foyers où il est passé jusqu’à ses 18 ans», a détaillé, lors du procès, son conseil, Me Céline Attard, tandis que l’expert psychiatre fait état d’une «personnalité pathologique», «borderline», avec un «fonctionnement s’éloignant très largement de la norme». Son casier judiciaire comporte 18 condamnations, dont l’une pour agression sexuelle sur mineure en 2010 et deux pour violences conjugales en 2013, puis en 2015.
Son interrogatoire
Inerte, Gisèle Pelicot est allongée sur la table de la salle à manger, dénudée, lorsque Fabien S. entre dans la maison, «deux-trois jours après un premier contact» avec Dominique Pelicot sur le site Coco, dont il est un habitué. «Je n’étais pas au courant qu’il fallait violer madame, mais je reconnais la totalité des faits», maintient-il depuis le box, en assurant avoir cru «à un couple libertin qui cherchait un homme pour pratiquer leurs fantasmes». Il lui aura fallu un quart d’heure pour se «rendre compte» que «madame [Pelicot] ne se réveillait pas». Fabien S. a raconté l’avoir «déjà fait avec [s]es ex […]. Elles se réveillaient au bout de deux, trois minutes, direct». Concernant Gisèle Pelicot, «ça ne m’a pas alerté plus que ça, j’étais trop dans le mouv pour m’en rendre compte». Sa dangerosité criminologique a été évaluée de «moyenne à élevée».
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