La Corée du Nord est au cœur de la justification de la décision du président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, de tenter d’imposer la loi martiale dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre.
Débouté par le Parlement, le dirigeant avait jugé nécessaire de protéger la Corée du Sud des « menaces des forces communistes nord-coréennes, pour éradiquer les forces antiétatiques pro-nord-coréennes qui détruisent de manière éhontée la liberté et le bonheur du peuple ».
Une semaine après le coup de force de M. Yoon, soupçonné d’insurrection et de mutinerie, les médias nord-coréens n’ont pas évoqué l’événement.
Selon Peter Ward, de l’Institut Sejong de Séoul, cette discrétion est calculée : « Le mieux, pour les Nord-Coréens, est de simplement observer le chaos politique au Sud. S’ils se livraient à des provocations d’ampleur, ils pourraient créer un effet de mobilisation contre eux ».
« Pyongyang aurait pu saisir cette occasion pour souligner sa position en faveur de deux Corées séparées, et isoler davantage le Sud », estime le chercheur Hong Min, de l’Institut coréen pour l’unification nationale.
La menace nord-coréenne semble avoir été un prétexte pour justifier la loi martiale. En octobre, le Nord avait dénoncé l’envoi de drones sur Pyongyang. Séoul a nié, mais le député Park Beom-kye a révélé que les drones avaient été envoyés sur ordre du ministre de la défense, Kim Yong-hyun, démissionnaire.
« Le commandement du contre-espionnage militaire, dirigé par Yeo In-hyung, semble avoir planifié l’envoi des drones », a précisé M. Park, rappelant que le coup de force avait été préparé par un groupe d’anciens élèves, dont Kim Yong-hyun et Yoon Suk Yeol.
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