Attentat-suicide en Afghanistan : un ministre tué par l’Etat islamique, affirme le gouvernement taliban

Attentat-suicide en Afghanistan : un ministre tué par l’Etat islamique, affirme le gouvernement taliban

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Terrorisme

Khalil Ur-Rahman Haqqani, ministre afghan des Réfugiés, a été tué ce mercredi 11 décembre avec «d’autres collègues» par un kamikaze dans son ministère à Kaboul. Son frère avait fondé «Haqqani», un puissant réseau accusé d’avoir commis des attentats ultraviolents entre 2001 et 2021.

C’est le premier attentat à viser un ministre depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021. Ce mercredi 11 décembre, le ministre afghan des réfugiés, Khalil Ur-Rahman Haqqani, a été tué par un kamikaze dans son ministère, à Kaboul. D’autres personnes ont été tuées et blessées, mais pour l’heure, aucun bilan officiel n’a été publié. Le porte-parole du gouvernement taliban a quant à lui déploré «une attaque lâche» menée par l’Etat islamique, saluant le ministre comme un «grand combattant», «tombé en martyr». Il a aussi déclaré à CBS News que l’assaillant s’était déguisé en visiteur, prétendant souffrir d’un handicap physique, avant de viser Haqqani avec son engin explosif alors que le ministre s’apprêtait à faire sa prière.

Tout le quartier où se trouve le ministère dans le centre de la capitale afghane a été bouclé par les forces de sécurité. Sur son compte X, le ministère indique que des ateliers de formation se tenaient ces derniers jours dans ses locaux. Quotidiennement, les couloirs du ministère sont aussi parcourus par de nombreux déplacés qui se présentent pour réclamer de l’aide ou l’avancée d’un dossier de réinstallation dans le pays qui compte toujours plus de trois millions de déplacés de guerre.

Réseau Haqqani

Le ministre assassiné – qui n’apparaît jamais sans une arme automatique à la main – est l’oncle de l’influent ministre de l’Intérieur, Sirajuddin Haqqani. Le frère du ministre afghan, Jalaluddin Haqqani, avait de son côté fondé le puissant réseau Haqqani, accusé d’avoir commis certains des attentats les plus violents perpétrés par les talibans en Afghanistan durant les années qui ont séparé leurs deux règnes entre 2001 et 2021. Depuis que les autorités talibanes sont revenues au pouvoir en 2021, le nombre d’attentats a diminué en Afghanistan mais des jihadistes et la branche régionale du groupe Etat islamique au Khorassan (EI-K) continuent de mener des attaques, notamment contre des responsables et des bâtiments des autorités talibanes, mais aussi des civils et des ressortissants étrangers. Ses attaques sont largement perçues comme une tentative de saper le régime taliban.

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A Kaboul, des explosions surviennent régulièrement. Si des sources locales les rapportent, les responsables talibans confirment rarement ces attaques. Fin octobre, un enfant a été tué et une dizaine de personnes blessées dans une attaque à l’explosif menée sur un marché du centre-ville. L’EI avait par ailleurs revendiqué en septembre un attentat-suicide qui avait fait 6 morts et 13 blessés devant les locaux du parquet général à Kaboul. Le groupe assurait «venger les musulmans retenus dans les prisons des talibans», qui annoncent régulièrement arrêter ou tuer des membres du groupe jihadiste – tout en assurant dans le même temps en avoir fini avec la menace EI dans le pays.

Plus largement, la chute soudaine du régime de Bachar al-Assad en Syrie soulève des interrogations sécuritaires dans la région. La question se pose d’autant plus que le leader du groupe rebelle HTS arrivé au pouvoir, Ahmed al-Charaa (Abou-Mohammed al-Joulani de son nom de guerre) est lui-même un ex-jihadiste passé par les prisons américaines en Irak et les rangs de l’Etat islamique. La fin de la dictature d’Assad ouvre donc une période d’incertitudes, laissant craindre une possible résurgence terroriste. Mardi 10 décembre, le procureur national antiterroriste français (Pnat), Olivier Christen, s’est montré rassurant mais aussi très prudent sur RTL : «Nous ne sommes pas montés d’un cran dans l’inquiétude, nous sommes vigilants parce que dès lors qu’il y a une situation géopolitique mouvante […]. Nous savons d’expérience que ces tensions peuvent avoir des répercussions sur ce qui est appelé la jihadosphère.»

Libération

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