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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Patrick A., homosexuel, qui reconnaît les faits mais assure avoir été trompé et être venu pour avoir une relation avec Dominique Pelicot.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, dont la quasi-totalité étaient poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Patrick A.
Age : 60 ans.
Profession : Sans profession.
Faits : Une venue, la nuit du 21 au 22 mars 2018.
Statut : Comparaît libre après quinze mois de détention provisoire.
Peine requise : Dix ans de réclusion criminelle.
A la question «pour vous, votre responsabilité est pleine et entière dans cette affaire ?», Patrick A. a répondu devant la cour : «Oui bien sûr, on peut pas dire le contraire. J’ai fait une grosse connerie.» L’homme, en état d’obésité avancé, est tombé en dépression quelques semaines après son passage à Mazan. Patrick A., devenu impuissant à cause d’un traitement contre un psoriasis articulaire, a passé une partie de sa vie à refouler son homosexualité. Pour «entrer dans le moule» et tenter de faire plaisir à ses parents, il s’est marié à 25 ans avec une femme de onze ans son aîné, qui avait déjà deux enfants. «Mon père n’est pas venu au mariage et ma mère pleurait.» Il restera pendant près de dix-huit ans avec elle et aura en parallèle plusieurs aventures avec des hommes.
Aujourd’hui divorcé, père de deux enfants, il plaide coupable mais assure s’être rendu à Mazan seulement pour avoir des relations sexuelles consenties avec Dominique Pelicot. Il dit avoir appris sur place que sa femme était présente, endormie dans la chambre conjugale. «Il m’avait dit qu’elle prenait des somnifères… Je pensais qu’on serait à côté d’elle et qu’on serait tranquilles tous les deux.» «Vous n’avez pas pensé qu’elle pouvait se réveiller ? Ça ne vous a pas effleuré l’esprit ?» interroge le président. «Non», répond-il. Sur la vidéo retrouvée par les enquêteurs, on peut notamment le voir imposer des attouchements et un cunnilingus à Gisèle Pelicot puis assister l’ex-mari de celle-ci alors qu’il était en train de la violer, en écoutant ses instructions. «Je l’ai fait à contrecœur, pour lui faire plaisir», dit-il. Dominique Pelicot a tenté de recontacter Patrick A. plusieurs jours après les faits, pour lui proposer de revenir. «Je lui ai dit qu’il était complètement malade et qu’il devait se faire soigner.»
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