Rentrée 2024 : 78 000 élèves scolarisés en moins dans le 1er degré, selon l’Education nationale

Le ministère a fait état vendredi 18 octobre d’une diminution du nombre d’enfants dans les écoles primaires en ce début d’année scolaire, dans un contexte de suppression de 4 000 postes d’enseignants prévue dans le budget de 2025.

Les bancs de l’école sont moins remplis. Le nombre d’élèves scolarisés en maternelle et élémentaire du public et du privé est en recul pour cette rentrée 2024, avec 78 000 scolarisations en moins, selon une note du ministère de l’Education, publiée ce vendredi 18 octobre. «À la rentrée 2024, 6,262 millions d’élèves sont recensés dans les écoles publiques et privées ce qui représente une diminution de 1,2 % des effectifs par rapport à 2023, sous l’effet de la démographie», a expliqué la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), l’agence statistique du ministère.

La Depp a constaté que «la baisse est plus sensible en élémentaire, soit de 61 200 élèves, que dans le pré-élémentaire (maternelle) avec 18 800 élèves [en moins] et concerne presque tous les niveaux, à l’exception des effectifs des enfants de 3 ans qui progressent légèrement de 0,6 %». Un recul général des effectifs qui diffère également selon le type d’établissement et de leur localisation. La diminution «est plus forte dans le secteur public que dans le privé sous contrat», avec respectivement 1,4 % contre 0,4 % et «concerne davantage les zones rurales que les zones urbaines», avec une baisse de 1,6 % contre 1,1 %, selon l’agence statistique du ministère.

Même si, globalement, «toutes les académies voient leurs effectifs baisser dans le premier degré», le rapport épingle toutefois quelques différences. Trois académies connaissent une diminution plus forte que les autres : celle de Lille a observé un recul de 2,3 % d’écoliers, Nancy-Metz enregistre moins de 2,1 % d’élèves et celle de Besançon-Reims moins de 2,0 %. Seules celles de Mayotte et de la Guyane échappent à cette tendance et voient même leurs effectifs augmenter pour cette rentrée, avec respectivement 1,7 % et 1,3 % supplémentaire.

«Véritable saignée»

La publication de cette note survient peu après l’annonce du gouvernement qui souhaite supprimer 4 000 postes d’enseignant, en raison de la baisse démographique. Mentionnée lors de la présentation du budget 2025, cette réduction des effectifs a suscité de vives réactions des syndicats enseignants qui ont évoqué «une véritable saignée», et qui ont menacé de faire grève.

Pour justifier cette décision, la rue de Grenelle a mis en avant la baisse du nombre d’élèves «qui devrait s’accélérer avec 97 000 élèves en moins à la rentrée 2025». La ministre de l’Education Anne Genetet a déclaré dimanche 13 octobre que «des évolutions» sont encore possibles lors du «débat parlementaire» et les syndicats ont ensuite été reçus mercredi par son cabinet.

En attendant les échanges parlementaires, le cabinet leur a proposé de relancer «l’agenda social», sans plus de précisions selon les syndicats. Et le ministère a, de son côté, présenté à la presse plusieurs chantiers qu’il compte ouvrir prochainement avec notamment les bas salaires, les progressions de carrière ou encore les conditions de travail, sans en préciser le financement.