JO de Paris 2024 : le Cojo annonce un excédent de budget et des émissions de CO2 en baisse par rapport aux éditions précédentes

JO de Paris 2024 : le Cojo annonce un excédent de budget et des émissions de CO2 en baisse par rapport aux éditions précédentes

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On fait le bilan

Le Comité d’organisation des Jeux Olympiques doit présenter ce jeudi 12 décembre en conseil d’administration des recettes dégagées supérieures de 26,8 millions d’euros aux dépenses. Le budget s’établit donc à 4,5 milliards d’euros, sans dérapage dans les derniers mois.

Après avoir fait les ultimes calculs portant sur la dernière année à haut risque, le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (Cojo) a pu constater que les recettes dégagées lors des Jo de Paris 2024 sont supérieures de 26,8 millions d’euros aux dépenses. Son budget s’établit donc à 4,5 milliards d’euros, sans dérapage dans les derniers mois. La raison notamment de ce succès, la billetterie, a-t-on appris mercredi auprès des organisateurs des JO 2024. Ces chiffres doivent être présentés ce jeudi 12 décembre, lors d’un conseil d’administration. Si ces comptes sont adoptés ce jeudi, Tony Estanguet a prévu de «terminer sa mission» de président et le Cojo en tant que tel sera dissous fin juin 2025.

Le budget du Cojo, qui est quasi entièrement privé, repose sur l’argent des sponsors (1,238 milliard d’euros), du Comité international olympique (1,228 md EUR) et de la billetterie qui a été plus importante que prévu à 1,333 milliard d’euros, soit 88 millions de plus que prévu en décembre 2023. Plus de 12 millions de billets ont été vendus au total. Quelque 40 millions d’euros sollicités au printemps auprès de l’Etat et des collectivités partenaires (ville de Paris, région Ile-de-France, métropole) ne seront pas activés. Quant à la répartition de l’excédent de 27 millions d’euros, elle n’est pas encore décidée, même s’il est statutairement prévu qu’une partie aille au comité olympique français (CNOSF), au CIO, ainsi que pour 60 % au développement du sport français.

Un bilan plus lourd que prévu du transport aérien

Autre bilan qui se dégage des JO de Paris : les émissions de gaz à effet de serre liées à cette édition ont été divisées par deux par rapport aux précédentes, en dépit d’un bilan plus lourd que prévu du transport aérien, selon les chiffres dévoilés mercredi par les organisateurs. «Aujourd’hui, on est très fiers de dire qu’on a réduit l’empreinte carbone des jeux de 54,6 % par rapport aux éditions précédentes», a annoncé à des journalistes Georgina Grenon, directrice de «l’excellence environnementale» des JO de Paris. Le bilan de ces derniers a été calculé par les organisateurs à 1,59 million de tonnes équivalent CO2 (teqCO2).

C’est à peu de chose près en accord avec le «budget carbone» qu’ils s’étaient fixé (1,58 million teqCO2) et largement conforme à l’objectif plus large de diviser par deux l’empreinte carbone par rapport à la moyenne des éditions de Londres 2012 et de Rio 2016, qui s’établissait à quelque 3,5 millions teqCO2. «On a fait des efforts considérables dans tous les secteurs de l’organisation et jusqu’à la dernière minute», a fait valoir Georgina Grenon. L’empreinte de la construction a en particulier été limitée grâce au recours à 95 % à des infrastructures existantes ou temporaires, à l’inverse de la Coupe du monde de football très décriée au Qatar.

Mais si le total des émissions a été globalement conforme aux prévisions, le poids relatif des différentes composantes est finalement assez différent de ce qui avait été envisagé initialement. Les émissions attendues se décomposaient en trois tiers : un pour les déplacements, un autre pour les constructions et un dernier tiers pour les opérations des jeux (hébergement, sécurité, restauration, etc.). Finalement, ces opérations ne représentent que 18 % du bilan carbone grâce à des efforts plus importants que prévu, par exemple pour l’énergie (en ayant recours au réseau électrique plutôt qu’à des groupes électrogènes) ou en privilégiant la location de certains équipements.

Bilan et compétences

Mais le poids des déplacements s’est pour sa part avéré plus lourd qu’envisagé, représentant finalement 53 % de l’empreinte carbone globale. «On a battu des records de vente des billets, donc nous avons eu plus de spectateurs que prévu initialement», a expliqué Georgina Grenon. Parmi eux, davantage de spectateurs extra-européens (12,1 % du total) : autant d’Américains, Brésiliens et Canadiens qui ont pris l’avion et donc émis beaucoup de CO2 pour venir.

«Pari tenu»

«On s’était engagés à réduire les plastiques de moitié par rapport aux jeux précédents, a aussi rappelé Georgina Grenon. Et aujourd’hui, si on se compare avec Londres, avec les mêmes volumes distribués, on est à -52 % des plastiques à usage unique dans la restauration. Donc pari tenu.» Les organisateurs avaient par ailleurs promis de financer des projets permettant de séquestrer ou éviter l’émission d’autant de CO2 qu’il n’a été émis, comme des systèmes de cuisson propre en Afrique ou des centrales solaires au Sénégal ou au Vietnam.

Une ombre au tableau néanmoins : l’ONG France Nature Environnement a récemment porté plainte à Nanterre contre Coca-Cola, qu’elle accuse d’avoir trompé les consommateurs durant les JO 2024 en promettant «zéro déchets» comme fournisseur de boissons malgré l’utilisation de bouteilles en plastique. Le mastodonte des boissons sans alcool a pour sa part affirmé que ces bouteilles seraient «triées et compactées afin d’être recyclées».

Libération

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