Yvon Gattaz, patron des patrons sous Mitterrand, est mort

Président du Conseil national du patronat français sous le président socialiste, et père de Pierre Gattaz qui dirigea aussi le Medef, Yvon Gattaz est mort à 99 ans, a annoncé sa famille ce jeudi 12 décembre.

Il était devenu le «père de». Yvon Gattaz, qui fut le patron des patrons sous François Mitterrand, est mort dans la nuit de mercredi à jeudi, à l’âge de 99 ans et «entouré des siens», a annoncé ce jeudi 12 décembre sa famille à l’AFP. Président du Conseil national du patronat français (CNPF) de 1981 à 1986, il y avait été suivi par son fils Pierre Gattaz entre 2013 et 2018, quand l’organisation patronale était devenue le Medef.

Né le 17 juin 1925 à Bourgoin (Isère), dans une famille où il n’avait «jamais entendu prononcer le mot entreprise», Yvon Gattaz a d’abord fondé, avec son frère Lucien, l’entreprise Radiall, fabriquant des composants électroniques pour l’aéronautique, dont son fils est aujourd’hui dirigeant. A la présidence du CNPF, il restera dans les mémoires comme le «patron des patrons» lors du choc de l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, partisan de «la cohabitation économique» avec François Mitterrand.

Une relation de confiance avec Mitterrand

A la tête de l’ancêtre de l’actuel Medef, cet enfant d’une famille d’enseignants de province, centralien, nouera vite le dialogue et même une relation de confiance avec le président socialiste. «Yvon Gattaz a consacré sa vie à promouvoir l’esprit d’entreprise, un management humain, éthique et ouvert aux jeunes générations», a déclaré à l’AFP son fils Pierre Gattaz. «Convaincu que l’entrepreneuriat est un facteur déterminant de l’avenir économique et social, il a œuvré sans relâche pour encourager la jeunesse à créer, innover et assumer ses responsabilités dans un monde en mutation», a-t-il ajouté.

Yvon Gattaz a également créé le mouvement patronal Ethic, dirigé aujourd’hui par Sophie de Menthon, et été décoré le 2 avril 2013 par François Hollande de la grand-croix de la Légion d’honneur. «Ses obsèques seront célébrées prochainement», a précisé Pierre Gattaz.

«Familier des métaphores, infatigable inventeur de mots et de sigles – qu’il appelait lui-même “gattazismes, gattazeries et gattazinades” –, [il] surnommait la mort “EDF”, comme “extinction des feux’’», a écrit le Monde à l’annonce de sa mort – il ne nous en voudrait donc pas qu’on le qualifie de papatron ?