Baisse du chômage et activité des seniors : pourquoi les arrêts maladie augmentent sur le long terme

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Assurance maladie

Selon une étude de la Drees et de la Caisse nationale de l’assurance maladie, le nombre d’arrêts maladie a reculé de 12,5% en 2023 par rapport à l’année 2022. Mais leur niveau reste nettement plus élevé qu’avant la pandémie de Covid-19.

Après une forte augmentation au tournant des années 2020, le nombre d’arrêts maladie se stabilise mais reste à un niveau nettement plus élevé qu’avant la crise sanitaire du Covid-19. C’est, en substance, l’enseignement d’une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam), publiée ce vendredi 13 décembre, qui explore les évolutions dans les arrêts maladie sur la période 2010-2023.

Pendant la période Covid, de 2020 à 2022, ceux-ci ont considérablement augmenté, influencés par la diffusion massive du virus et par les dispositifs dérogatoires instaurés pour permettre l’isolement des cas positifs, des cas contacts et des personnes vulnérables, ainsi que pour les parents d’enfants dont les écoles étaient fermées. Ces mesures exceptionnelles ayant pris fin dès le début de 2023, la Drees et la Cnam constatent une décrue à partir de cette date. En 2022, 326,8 millions de journées d’arrêt avaient été indemnisées. C’est 285,9 millions en 2023, soit une baisse de 12,5%. Si l’on ne tient pas compte des arrêts dérogatoires, les chiffres sont stables : 286 millions de journées indemnisées en 2022, contre 285,9 millions en 2023, donc.

Quoi qu’il en soit, le volume d’arrêts maladie reste nettement plus élevé que celui de 2019. Et si les volumes se stabilisent, ce n’est pas le cas de leur coût, qui augmente en proportion. Ainsi, les dépenses d’indemnisation se sont établies en 2023 à 10,2 milliards d’euros pour la population comprenant les salariés du secteur privé et les contractuels de la fonction publique (environ 21 millions de personnes). C’était 9,6 milliards en 2022, hors dérogations. Les auteurs de l’étude ajoutent que «les arrêts maladie concernent 5,9 millions de bénéficiaires et 8,4 millions d’arrêts indemnisés» et que les bénéficiaires ont «en moyenne 1,4 arrêt par an». A noter que ces chiffres n’incluent pas les fonctionnaires, qui ne dépendent pas de l’Assurance maladie.

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L’augmentation de la population en emploi et son vieillissement, facteurs principaux de la baisse

Selon l’étude, «les facteurs économiques et démographiques expliquent 60% de la croissance des indemnités journalières». En effet, «en plus des variations de court terme induites par des événements de nature sanitaire», la hausse des dépenses en indemnités journalières «est également en partie influencée par la conjoncture économique». Car cette dernière dépend directement de la baisse du chômage (plus il y a de monde au travail et plus les arrêts de travail augmentent) et de l’augmentation des salaires, qui suivent généralement la courbe de l’inflation. La croissance du nombre d’arrêts est donc structurellement liée à «l’augmentation de la population en emploi et à son vieillissement».

Les arrêts de courte durée (moins de huit jours) sont nombreux mais peu coûteux, représentant seulement 4% de la dépense totale. En revanche, les arrêts de longue durée (plus de six mois) sont responsables de près de 45% des coûts d’indemnisation tout en constituant une proportion faible (7%) du total des arrêts. De façon générale, plus on est vieux et plus on a recours à des arrêts maladie et plus ils sont longs. Le vieillissement de la population salariée (entre 2010 et 2023, le taux d’activité des 55-64 ans est passé de 43,6% à 61,7%) n’est donc pas étranger à l’augmentation des dépenses en indemnisation.

Enfin, la Drees pointe la piste d’une dégradation des conditions de travail. Selon elle, l’exposition accrue aux contraintes physiques et psychosociales a augmenté «la sinistralité» (la récurrence des sinistres), notamment dans certains secteurs tels que la santé, la construction et l’industrie. Ces secteurs d’activité se distinguent par une durée moyenne des arrêts plus élevée.

Libération

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