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Hors saison
Dossiers liés
Sur son réseau social, le patron de l’enseigne du leader de la grande distribution a vu déferler des émojis fraises par milliers. En cause : l’importation de ce fruit rouge sur ces étals cet hiver, en pleine contestation agricole.
Un mouvement de colère pacifique et coloré. Des milliers de fraises ont envahi les réseaux sociaux de Michel-Edouard Leclerc, le patron du leader de la distribution ce vendredi 13 décembre. Ces émojis, publiés par des centaines de personnes, ont déferlé dans les commentaires sous les photos publiées par l’homme d’affaires sur Instagram. Les fraises sont parfois remplacées par des cerises, mais la colère est la même. En cause : les fruits rouges en vente sur les étals français des supermarchés, en plein cœur de l’hiver, alors que le monde agricole français implore de ne plus en importer.
«Sérieusement, la vente de fraises en hiver ? Plus possible en fait…», s’émeut un internaute sous une photo de Michel-Edouard Leclerc qui s’affiche en compagnie de trois employées. «Arrête les cerises et les fraises en hiver Michel», abonde un autre, défendant les agriculteurs qui dénoncent une concurrence déloyale et des prix toujours tirés vers le bas. D’autres ont à cœur de ne consommer que des fruits et légumes de saison pour le bien de la planète, comme cette utilisatrice qui écrit : «Ce serait bien de prendre conscience des enjeux climatiques de notre époque et d’arrêter les fraises en hiver !» De fait, la France est une grande importatrice de fraises, avec environ 62 000 tonnes acheminées tous les ans, bien que la part de la consommation tricolore augmente d’année en année.
Libre-échange
Après le mouvement social d’ampleur des tracteurs début 2024 puis la reprise des contestations à l’automne, des magasins comme Intermarché et Netto ont décidé de ne plus proposer de fraises importées d’Espagne ou du Maroc en hiver, ainsi que de cerises venues du Chili ou d’Argentine. Et ceci, de décembre à janvier, «laissant ainsi davantage de place en rayons pour les fruits et légumes de saison produits en France», affirme le Groupement Les Mousquetaires, à qui appartiennent les deux magasins. Cette décision va de pair avec une mesure renforçant des promotions «tout au long de l’année» sur les fruits et légumes de saison produits en France.
L’idée est «d’augmenter la demande des consommateurs» et d’inciter «au principe de préférence aux productions françaises», affirment Les Mousquetaires. «C’est une impulsion, explique Thierry Cotillard, le président du groupement. Manger des fruits de saison et éviter d’importer des produits depuis l’autre bout du monde, cela soutient la ferme France et améliore le bilan carbone.» En guise de sa bonne foi, Intermarché prévoit de travailler avec 20 000 producteurs locaux d’ici 3 ans contre 10 000 aujourd’hui. De quoi inspirer Michel-Edouard Leclerc pour faire reculer les émojis fraises de la section commentaire de ses réseaux sociaux.
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