Une fois par mois, un camion flambant neuf financé par la région Centre-Val de Loire se gare place de la Corbillière, à Mer (Loir-et-Cher) et se transforme en cinéma. Trois séances à la chaîne et un peu d’évasion pour 240 spectateurs, au cœur d’un centre-ville moribond.
Dans la rue Dutems, l’artère marchande menant jusqu’à l’église et la mairie, quatre kébabs se succèdent, un bar-PMU et une myriade de boutiques fantômes, aux vitrines poussiéreuses.
Patrice Fourneau, Mérois de souche, salarié de la plateforme logistique de But, la principale de Mer, et en retraite à la fin du mois, résume : « Les boucheries, la poissonnerie, les restaurants, tout a fermé… »
« Heureusement que des Libanais d’Orléans ont ouvert un cabinet d’ophtalmologie sinon, ce serait le désert commercial et médical. »
Patrice Fourneau a connu la grande époque, quand cette petite ville ouvrière de 6 400 habitants aujourd’hui, au cœur de la Beauce, vivait au rythme de l’usine de matelas Epéda, fermée en 2000.
Dix plateformes logistiques lui ont succédé depuis. Six autres, dont l’une d’elles à proximité immédiate des habitations, sont en projet.
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