«On n’a quasiment plus d’eau» : dans le nord-ouest de Mayotte, la détresse d’habitants livrés à eux-mêmes

Plus d’une semaine après le passage du cyclone Chido, une partie de l’archipel reste encore très majoritairement sans électricité, sans eau, sans réseau et surtout quasiment sans aide extérieure.

Devant la maison des jeunes et de la culture (MJC) de Tsingoni, dans le nord-ouest de Mayotte, Rosi se réjouit. Après huit jours passés à se restreindre en eau, la situation va enfin se débloquer. Comme elle, plusieurs centaines d’habitants de cette commune se sont attroupés ce dimanche. Devant eux, un groupe de militaires du régiment du service militaire adapté de Mayotte sortent six palettes de bouteilles d’eau d’un camion, une denrée rare depuis que le cyclone a coupé le réseau d’alimentation en eau. La ville se trouve dans la zone la plus touchée par le passage du cyclone Chido le 14 décembre. Elle a été totalement coupée du reste de l’île pendant plusieurs jours à cause d’arbres tombés sur la route, dégagés progressivement par les habitants.

Rosi explique : «Il y a un référent en eau par quartier. Il établit une liste de noms, chacun doit s’inscrire pour obtenir deux bouteilles par jour, par personne, tous les deux jours.» Ces fameux référents sont d’ailleurs appelés à l’instant à l’intérieur de la MJC, sûrement pour un briefing avant la distribution. La foule attend, chacun déterminé à récupérer son eau. Sauf que voilà, quand les référents ressortent, ils annoncent : «La distribution ne se fera pas ce matin, on viendra amener le bon nombre de bouteilles dans votre quartier.» Les hab