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Les filles sont en rose, les garçons sont en bleu. Chacun à sa place dans ce conte d’hiver aimablement sexiste. Sur l’île nippone de Hokkaido, Takuya se cherche, haut comme trois pommes, solitaire et gauche, bègue et vacillant, émerveillé par un flocon, par un rien. Il se cherche un sport d’hiver qui lui corresponde, pour lequel il se sente enfin doué, pas comme le base-ball et le hockey. Au milieu des décors miniatures, jolies estampes pastel bien cadrées, maisons sous la neige, lignes harmonieuses, cieux bleu-rose et silhouettes filmées à constantes distances, trop éloignées pour qu’on discerne dans My Sunshine, deuxième long de Hiroshi Okuyama, tellement plus qu’une afféterie post-ozuïenne arrosée de sucre-glace. Les gosses mignons et l’aîné de bonne volonté, prof de patin à glace, gardent la mine enjouée sur la patinoire et dans leurs jeux, leurs sourires radieux édulcorés.
L’adulte est ancien champion de patin qui a préféré avec son compagnon se retirer loin du monde qui juge l’homosexualité. Takuya, sous le charme ondoyant de Sakura, la jeune fille en fleur de lotus, s’accroche sur la patinoire, excelle vite, se rapproche de l’objet de son affection. Ça marche un temps, quelques glissades. Mais la bibeloterie se fracasse le jour où Sakura surprend le prof et son amoureux dans leur voiture. Elle dira que c’est dégueulasse, d’être homo. Conformisme cruel de la fille, seul coup de force (misogyne) imaginé par le film pâlichon. Fin de la rêverie enfantine, des images d’Epinal, de la pose indé avec musique rétro et Clair de lune de Debussy on repeat. Le printemps est précoce et les premières neiges ont fondu, notre petit cœur reste de glace.
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