En 1973, le Mossad tuait par erreur le frère du chanteur Chico Bouchikhi

Le fondateur de Chico and the Gypsies raconte dans son livre ûSous les étoiles gitanes» comment son aîné, Ahmed, a été abattu en Norvège par les services secrets israéliens qui l’avaient pris pour un terroriste palestinien. Israël n’a jamais reconnu son erreur.

La tragique histoire est retracée en six pages dans l’autobiographie que vient de publier Chico Bouchikhi, le chanteur du groupe Chico and the Gypsies (1). Il avait 18 ans, le 22 juillet 1973, lorsqu’il apprend la mort de son frère Ahmed, 20 ans, survenue la veille. «J’ai cru qu’un immeuble s’écroulait sur ma tête», se remémore-t-il. Ahmed Bouchikhi vivait à Lillehammer, en Norvège, où il était serveur dans un restaurant. Il était marié avec une Norvégienne, Toril, qui attendait un enfant. Ce soir-là, le couple rentre en bus d’une sortie au cinéma. Alors qu’il regagne à pied son domicile, deux hommes descendent d’une voiture et sans dire un mot abattent de 13 balles le jeune Marocain.

En France, où vivent la plupart des membres de cette famille algéro-marocaine, c’est la stupeur. «Les journaux ont commencé à couvrir le drame, écrit Chico dans son livre. Des agents du Mossad avaient été arrêtés par la police du pays. On n’y comprenait rien. Qu’est-ce qu’Ahmed avait à voir là-dedans ?» La réponse ne tarde pas : le jeune immigré a été tué dans le cadre de l’opération Colère de Dieu, qui visait à retrouver et abattre les onze membres survivants du commando palestinien auteur de la prise d’otages d’athlètes israéliens pendant les Jeux olympiques de Munich, en septembre 1972.

La traque du «Prince rouge»

Le cerveau de l’attaque, qui s’était soldée par la mort de 11 sportifs, était Ali Hassan Salameh, surnommé «le Prince rouge», dirigeant du groupe terroriste Septembre noir. Les services isr