En Syrie, les nouvelles autorités affirment avoir brûlé plus d’un million de pilules de captagon

En Syrie, les nouvelles autorités affirment avoir brûlé plus d’un million de pilules de captagon

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Les nouvelles autorités syriennes ont mis le feu ce mercredi 25 décembre à des quantités importantes de stupéfiants, dont du cannabis et plus d’un million de pilules de captagon, une amphétamine produite à une échelle industrielle sous Bachar al-Assad.

Des millions de pilules parties en fumée. Les nouvelles autorités syriennes ont mis le feu ce mercredi 25 décembre à des quantités importantes de produits stupéfiants, notamment un million de pilules de captagon. Cette amphétamine était produite à une échelle industrielle par le régime de Bachar al-Assad qui assurait son trafic.

A Damas, dans la cour des locaux sécuritaires de l’ancien pouvoir, les forces des nouvelles autorités ont aspergé de carburant puis mis le feu aux stocks de cannabis, aux boîtes de Tramadol et à une cinquantaine de petits sacs contenant des pilules de captagon. «Nous avons trouvé une grande quantité de captagon, environ un million de pilules», a souligné à l’AFP un membre de ces forces, se présentant par son prénom Oussama, le visage cagoulé, vêtu de l’uniforme kaki de «l’Administration de la sécurité publique».

Le pouvoir de Bachar al-Assad était connu pour produire en quantité du captagon, une amphétamine dérivée d’un médicament censé traiter la narcolepsie ou les troubles du déficit de l’attention avant d’être considéré comme substance addictive et interdit dans plusieurs pays dès les années 1980. Avec le captagon, Bachar al-Assad a transformé son pays en narco-Etat et inondé les marchés au Moyen-Orient, en faisant un véritable fléau qui s’est déversé en Irak voisin ou jusque dans les pays du Golfe tels que l’Arabie saoudite.

Des groupes terroristes comme l’Etat islamique ou le front Al-Nusra ont ainsi utilisé cette substance pour inhiber la peur de leurs combattants. Faire disparaître la crainte et la fatigue, tels sont les deux effets principaux du Captagon. Le psychiatre Ramzi Haddad indique à Reuters que cela crée «une sorte d’euphorie» : «Vous ne dormez pas, vous ne mangez pas, vous avez de l’énergie.» Plusieurs responsables syriens ont été ainsi visés par des sanctions américaines, soupçonnés par Washington d’être impliqués dans ce narcotrafic.

«Alcool, chanvre indien, pilules de captagon et paquets de haschisch»

Ces derniers jours, dans des hangars ou des bases militaires, la coalition de groupes armés islamistes a découvert par centaines les petits sacs renfermant ces pilules. Ce mercredi, la destruction des drogues s’est déroulée dans l’ancien «secteur sécuritaire» autrefois bouclé de Damas, dans le quartier de Kafar Soussé. «Les forces de sécurité du nouveau gouvernement syrien ont découvert un entrepôt de stupéfiants lors des inspections du carré sécuritaire», a précisé à l’AFP un autre membre de ces forces, se présentant sous le nom de Hamza.

La destruction des stocks – «alcool, chanvre indien, pilules de captagon et paquets de haschisch» – se fait pour «protéger la société syrienne» et «couper les routes de contrebande exploitées par les entreprises de la famille Assad», a-t-il précisé, en allusion au narcotrafic à échelle industrielle de l’ancien régime. «Ce n’est pas la première initiative du genre – les services de sécurité ont trouvé d’autres entrepôts […] et des sites de fabrication de drogues et les ont détruits», a-t-il dit.

Une enquête de l’AFP avait révélé que le captagon avait fait de la Syrie un narco-Etat avec une industrie illégale de plus de dix milliards de dollars (soit environ 9,6 milliards d’euros). Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression brutale de manifestations prodémocratie, a fait plus d’un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.

Le 8 décembre, une coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) entrée à Damas a annoncé le renversement du pouvoir, après une offensive fulgurante qui lui a permis de s’emparer d’une grande partie du pays en onze jours. Lâché par ses alliés iranien et russe, Bachar al-Assad, qui a dirigé d’une main de fer la Syrie pendant 24 ans, a lui fui à Moscou, marquant la fin de plus de 50 ans de règne sans partage du clan Assad.

Libération

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