Syrie : un responsable du pouvoir déchu de Bachar al-Assad arrêté après des combats meurtriers, selon l’OSDH

Syrie : un responsable du pouvoir déchu de Bachar al-Assad arrêté après des combats meurtriers, selon l’OSDH

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Belle prise

L’opération pour arrêter le général à l’origine de la condamnation à mort de «milliers de personnes lors de procès expéditifs» avait été lancée mercredi par les forces de sécurité à Tartous, dans l’ouest du pays, bastion de la minorité alaouite dont est issu le président déchu Assad.

Les nouvelles autorités en Syrie ont arrêté jeudi 26 décembre un dirigeant du pouvoir déchu de Bachar al-Assad, considéré comme responsable de nombreuses condamnations à mort dans la tristement célèbre prison de Sednaya près de Damas, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Marquée par des affrontements meurtriers, l’opération pour arrêter le général Mohammed Kanjo Hassan a été lancée mercredi par les forces de sécurité à Tartous, dans l’ouest du pays, bastion de la minorité alaouite dont est issu Assad, renversé le 8 décembre par une coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical sunnite Hayat Tahrir al-Sham (HTS).

Le chef de la justice militaire sous Bachar al-Assad, promu à ce poste en 2014, a été arrêté dans la localité de Khirbet al-Ma’zah avec 20 membres de sa garde rapprochée, a précisé l’OSDH. Mohammed Kanjo Hassan a acté la condamnation à mort de «milliers de personnes lors de procès expéditifs», a indiqué Diab Seria, cofondateur de l’Association des détenus et des disparus de la prison de Sednaya (ADMSP). Ce centre pénitentiaire, construit dans les années 80 durant le règne de Hafez al-Assad – le père de Bachar al-Assad – pour accueillir des détenus politiques, est devenu un symbole du contrôle impitoyable de l’Etat syrien sur ses citoyens.

Dans le rétro

Selon l’ADMSP, environ 30 000 personnes avaient été détenues à Sednaya depuis 2011, certaines soumises aux pires tortures, dont seulement 6 000 avaient été relâchées. L’association estime à quelque 150 millions de dollars la fortune réalisée par Mohammed Kanjo Hassan aux dépens de familles de détenus qui payaient pour avoir des informations sur leurs proches, jamais données.

«Etape importante»

L’arrestation de «l’un des criminels du régime d’Assad» «représente une étape importante vers l’obtention de la justice et la poursuite des criminels», s’est réjouie sur X la Coalition syrienne de l’opposition, qui regroupe les principales formations politiques en exil. Son arrestation a été marquée par des violences après que des hommes armés ont tenté d’empêcher les forces de sécurité de le capturer. Quatorze membres des forces de sécurité et sept hommes armés ont péri en vingt-quatre heures, selon l’OSDH.

L’opération à Tartous a permis de «neutraliser un certain nombre» de «miliciens» fidèles au président déchu, selon l’agence officielle Sana. L’objectif affiché, y «rétablir la sécurité». Une opération qui intervient dans un contexte tendu : mercredi, des milliers d’alaouites ont manifesté à Tartous, Banias, Jableh, et Lattaquié (ouest), ainsi qu’à Homs (centre), après la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux montrant des combattants attaquer un de leurs sanctuaires à Alep (nord), selon l’OSDH. Cinq employés du sanctuaire ont été tués. Ces manifestations d’alaouites sont les premières depuis le renversement d’Assad, qui a fui avec sa famille à Moscou dans la foulée de l’offensive des rebelles qui ont pris en onze jours le contrôle de la grande partie du pays. Les autorités, elles, ont affirmé que la vidéo datait de la prise d’Alep par les rebelles le 1er décembre, et le ministère de l’Information a averti jeudi qu’il était «strictement interdit de diffuser ou de publier toute information visant à semer la division».

Libération

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