Catastrophes climatiques : au lieu de lutter en amont contre le dérèglement, nous écopons en aval

Catastrophes climatiques : au lieu de lutter en amont contre le dérèglement, nous écopons en aval

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L’édito d’Alexandra Schwartzbrod

Alors que la priorité de l’Etat devrait être de lutter contre les causes du changement climatiques, il se retrouve contraint de payer pour réparer les conséquences d’événements de plus en plus intenses et fréquents.

Avouez qu’il y a quelque chose de kafkaïen à payer pour réparer les conséquences du dérèglement climatique au lieu de tenter par tous les moyens d’en éliminer ou, a minima, d’en affaiblir les causes. Les phénomènes hors norme (inondations, sécheresses, cyclones…) ne cessent de s’accélérer et de s’intensifier et nous n’agissons pas, ou trop peu, pour combattre de toutes nos forces cette tendance. Ce devrait être la grande priorité des gouvernements occidentaux, ceux qui ont le plus contribué à réchauffer la planète. Hélas c’est loin d’être le cas. Alors les citoyens doivent payer, en aval, pour réparer les dégâts. Car les catastrophes naturelles coûtent cher, on l’a vu ces dernières années dans la région de la Roya ou plus récemment à Mayotte. Et le régime «cat nat», qui regroupe à 50-50 les assureurs et la Caisse centrale de réassurance (société détenue par l’Etat), prend l’eau.

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D’où la décision, prise l’an dernier par le gouvernement d’Elisabeth Borne, d’abonder le système en faisant passer au 1er janvier la facture du particulier de 25 à 40 euros. L’Etat est particulièrement vigilant, et pour cause : si les caisses sont vides, c’est à lui de payer. Alors il prend l’affaire très au sérieux, bien plus que les moyens de lutter contre un dérèglement climatique causé par l’homme. Mais ce n’est pas tout : la nature s’est à ce point déchaînée ces derniers temps, ravageant nombre de bâtiments municipaux ou de maisons individuelles, que certaines communes ne trouvent plus d’assureur. Elles seraient 1 500 à avoir des difficultés à s’assurer, selon l’Association des maires de France, alors même que certaines ont enclenché un cercle vertueux, en tâchant de prévenir au maximum les risques. C’est le cas de Sébastien Olharan, maire LR de Breil-sur-Roya, dans les Alpes-Maritimes, qui nous a raconté être dans l’incapacité d’ouvrir la crèche, le centre de loisirs ou la garderie de la commune s’il n’était pas couvert au 1er janvier. Nous commençons à toucher du doigt les conséquences gravissimes du dérèglement climatique. Ce n’est qu’un début.

Libération

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