Sida : une patiente en rémission du VIH après une greffe de moelle osseuse à Marseille

Sida : une patiente en rémission du VIH après une greffe de moelle osseuse à Marseille

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Ils ne sont que quelques-uns dans le monde, atteints du virus du sida (VIH), à qui les médecins ont annoncé une rémission. Une femme âgée d’une soixantaine d’années vient de le vivre à Marseille, fait savoir ce vendredi 17 janvier l’AP-HM (hôpitaux publics de Marseille). Selon l’établissement, il s’agirait d’une première en France et du huitième cas mondial.

La patiente avait été diagnostiquée séropositive en 1999. Et avait développé, en 2020, une leucémie myéloïde aiguë (le cancer du sang et de la moelle osseuse le plus fréquent chez l’adulte). En juillet de cette même année, elle a donc bénéficié d’une «allogreffe» de moelle osseuse – c’est-à-dire, à la différence d’une autogreffe, de cellules provenant d’un autre individu. Or le donneur présentait une mutation génétique rare (Delta 32, sur le gène CCR5) «empêchant le VIH de pénétrer dans les cellules».

Une telle intervention permet de renouveler en profondeur le système immunitaire – celui-là même qui est attaqué par le virus : les cellules immunitaires du patient sont remplacées par celles du donneur, et ainsi la majorité des cellules infectées disparaissent.

Tous les tests négatifs

Cette greffe a d’abord permis à la patiente de Marseille de traiter sa leucémie. Elle a ensuite «poursuivi son traitement antirétroviral», contre le VIH, «pendant trois ans». Jusqu’en octobre 2023, donc. Par la suite, ses médecins ont entrepris des examens virologiques «poussés» pour tenter de déceler la présence du virus du Sida. «Tous ces tests se sont avérés négatifs». Autrement dit, aucune trace du VIH n’a pu être décelée dans l’organisme de leur patiente. Une prouesse pour elle. Un espoir pour bien d’autres, qui «ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche sur le virus».

Témoignage

Sept cas similaires ont été rapportés à travers le monde : à Berlin en juillet dernier, Genève un an plus tôt, Düsseldorf en juillet 2023… le premier n’était autre que le «patient de Berlin», l’Américain Thimothy Ray Brown en 2008. Comme la patiente de Marseille, ils ont tous reçu une greffe de moelle osseuse.

Mais les hôpitaux publics marseillais temporisent. Vu la «lourdeur des traitements liés à l’allogreffe», ils ne sont «pas généralisables à l’ensemble des patients atteints par le VIH». Si ces cas de rémissions observés dans le monde semblent spectaculaires, les chercheurs rappellent régulièrement qu’ils impliquent des opérations risquées, envisageables dans des cas très particuliers.

Ces patients demeurent une preuve concrète de l’avancée dans la lutte contre le VIH et le sida, même si la fin de l’épidémie reste encore lointaine. Le bilan annuel de l’agence Onusida, publié en novembre, est néanmoins encourageant : les infections sont tombées en 2023 entre 1 et 1,7 million, leur plus bas niveau historique.

Libération

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