Laura, Betty, Dorothy… Chez Lynch, des femmes fauchées dans la fleur de rage

Laura, Betty, Dorothy… Chez Lynch, des femmes fauchées dans la fleur de rage

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Laura Palmer est morte. Laura Palmer, on a la certitude que David Lynch a imaginé que c’était lui, secrètement lui, la projection d’un sentiment inouï qu’il recelait au plus profond, l’absolue compassion pour cette figure de jeune fille, de morte-vivante sacrifiée et qui réclame justice par-delà le bien et le mal, les enfers et le purgatoire de la Loge noire. Impossible autrement d’avoir créé un personnage aussi unique, aussi fort et aussi mort, aussi absent et aussi vivant. Comme avant et ensuite Lynch créa des personnages de femmes qui n’ont ressemblé à aucune autre au cinéma avant lui, quoique toutes soient imprégnées et hantées des figures sophistiquées de vamps, des stars de Hollywood. Derrière le scintillement des stéréotypes redoutables et conformes, il est le premier à avoir exploré de la sorte les coulisses, les abus, les psychopathies et les crimes du spectacle (à la suite de Minnelli et de Cukor, sans doute), à avoir exposé les créatures de rêves détruites par un cauchemar, fracassées à travers les miroirs : avant Laura, Dorothy-Isabella Rossellini dans Blue Velvet, ensuite Betty-Noémie Watts dans Mulholland Drive, Nikki-Laura Dern dans Inland Empire et, à un moindre degré, Renée-Patricia Arquette dans Lost Highway, incarnent pour toujours les figures déchirantes de victimes récalcitrantes, mortes ressuscitées dont le songe int

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