Ela Minus mais costaud

Ela Minus mais costaud

Главная страница » Ela Minus mais costaud

Question : comment se faire remarquer dans l’immense flot des sorties de cette rentrée hivernale, courant de fin janvier à la mi-février ? La réponse est simple : publier son album une semaine avant tout le monde. Tellement évident que chaque année bien peu y pensent. Tant pis, mais surtout tant mieux pour cette productrice et DJ colombienne qui bénéficie ainsi d’un paysage médiatique encore peu encombré à cette période de l’année. Traduction : sans ce coup de pouce volontaire ou pas, son disque aurait-il été porté disparu, coulé par la masse sans cesse plus gigantesque de nouveautés musicales ? La réponse est simple (bis) : sûrement pas. Parce que DIA, son second essai, développe immédiatement à l’écoute une intensité électronique tout à fait éloquente pour s’extirper du lot commun. Cette ancienne batteuse dans un groupe punk hardcore a conservé de ses temps héroïques un goût certain pour l’urgence (son premier album en 2020 se nommait d’ailleurs Acts of Rebellion).

Sa palette musicale ne cherche jamais à arrondir les angles, mais plutôt à tailler les beats dans des sonorités métalliques volontiers tarabiscotées, lui donnant ainsi un petit côté Björk dernière époque (IDK), même si ses intonations vocales plus soyeuses peuvent l’entraîner aussi vers un registre franchement pop (Broken). Cette voix mutine, mais affirmée, a d’ailleurs déjà séduit le Français Agoria (le featuring What if the Dead Dream) et surtout l’Américain d’origine sud-américaine DJ Python avec qui elle sort en 2022 un fameux EP, à l’allure de deep-slow-reggaeton. Jonglant entre espagnol et anglais, DIA est l’œuvre d’une citoyenne du monde qui a conçu ses titres entre Mexique, Etats-Unis, Londres et Bogotá à la faveur des lieux où elle posait temporairement sa valise. Un album dynamité par la trilogie I Want to Be Better, Onwards et Upwards, trois puissants brûlots charnels, mais revendicatifs où elle porte haut la voix d’une femme indépendante. Même si Soumission de Michel Houellebecq est son livre de chevet, Gabriella Jimeno (son vrai nom) n’est pas près de courber l’échine. Punk un jour…

Ela Minus DIA (Domino)

Vous aimerez aussi

Miss Kittin I Com (2004)

Sortie indemne de l’electroclash, la DJ-chanteuse affirme sa patte en montrant ses griffes tout en occupant un terrain pop.

Kelly Lee Owens Inner Song (2020)

Pour son premier album, la Galloise nous convie à son voyage intérieur en mixant avec classe sensibilité techno et dream pop.

Hania Rani Ghosts (2023)

Ela Minus adore. On la comprend tant on se laisse happer par l’univers onirique mi-électronique mi-organique de la pianiste polonaise.

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert