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Question posée par Philippe le 17 janvier
Sa famille met en cause l’administration pénitentiaire. Le 9 octobre 2024, Robin Cotta, placé en détention provisoire à la maison d’arrêt des Baumettes, à Marseille, est assassiné par son codétenu. Dévoilant des éléments autour de sa mort, France Info livre des détails glaçants : le jeune homme, d’abord assommé, aurait ensuite été égorgé avec les morceaux d’un récipient en porcelaine. D’après les premières conclusions de l’enquête menée par la division territoriale de la criminalité de Marseille, les multiples alertes du détenu, dont une quelques heures avant sa mort, auraient été ignorées.
Au-delà des circonstances de ce drame, au sujet desquelles un recours contre le ministère de la Justice est «en préparation», indique à CheckNews l’avocat de la famille, Etienne Noël, une autre interrogation semble interpeller plusieurs observateurs : pourquoi Robin Cotta, dont il est indiqué dans la presse qu’il était soupçonné de falsification d’ordonnance, s’est-il retrouvé en prison ? D’autant plus que ce dernier disposait d’un casier judiciaire vierge et qu’il n’était pas en état de récidive légale.
Sirop à la codéine
L’affaire commence, comme le relate France Info, le 21 septembre à Mézel, une commune des Alpes-de-Haute-Provence. Robin Cotta et un ami sont interpellés dans une pharmacie alors qu’ils détiennent des fausses ordonnances pour se procurer du sirop à la codéine, servant à la confection d’une boisson aux effets euphorisants, surnommée «purple drank».
D’après nos informations, le jeune homme est mis en examen puis présenté le lendemain, le 22 septembre, au juge des libertés et de la détention, au tribunal de Digne-les-Bains. C’est ce magistrat qui, à l’issue d’un débat contradictoire, décide de placer une personne mise en examen en détention provisoire ou sous contrôle judiciaire. Ce jour-là, Robin Cotta demande que le débat soit différé pour préparer sa défense. Il entre au quartier des arrivants des Baumettes, où les premiers jours de sa détention se déroulent sans encombres, comme en témoigne une lettre adressée à son père consultée par France Info. Le débat contradictoire a lieu le 25 septembre, date à laquelle un mandat de dépôt correctionnel d’une durée de quatre mois est confirmé par le juge des libertés et de la détention, dans l’attente d’un procès à venir.
«Dimension absurde»
Auprès de CheckNews, l’avocat Etienne Noël précise que le jeune homme n’était pas uniquement poursuivi pour falsification d’ordonnance : «Il est mis en examen par le juge d’instruction pour plusieurs autres infractions en rapport avec les stupéfiants. La falsification d’ordonnance n’était qu’une des facettes du dossier. On a mis en avant celle-ci pour appuyer sur la dimension absurde de son incarcération.»
Au tribunal de Digne-les-Bains, le procureur Antoine Pesme confirme que «Robin Cotta avait été placé en détention provisoire à la suite de sa mise en examen pour trafic de stupéfiants (acquisition, détention, transport, offre ou cession de produits stupéfiants), trafic de médicaments (exportation, détention, transport, offre ou cession de médicaments) et pour s’être fait délivrer des médicaments au moyen d’ordonnances fictives».
Quant à la durée du mandat de dépôt correctionnel (s’agissant des délits), elle est en effet fixée à quatre mois par le code de procédure pénale. Mais pour Etienne Noël, qui n’était pas à la défense dans le dossier initial, la détention dans ce cas aurait pu être évitée : «C’était sa première incarcération et il avait 22 ans. Il est évident que même avec plusieurs infractions, on aurait pu trouver une autre solution.»
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