Le metteur en scène Joël Pommerat refuse la Légion d’honneur, par esprit «d’indépendance»

Le metteur en scène Joël Pommerat refuse la Légion d’honneur, par esprit «d’indépendance»

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Honoré, mais non merci. Le metteur en scène Joël Pommerat a annoncé lundi 20 janvier refuser la Légion d’honneur. «J’ai appris avec surprise avoir été promu au grade de chevalier de la Légion d’honneur. Je suis sincèrement touché qu’on ait pensé à moi et je suis désolé de devoir décliner», a réagi l’artiste dans un communiqué. Il a été élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur aux côtés des actrices Camille Cottin et Mélanie Thierry, de l’imitateur et humoriste Laurent Gerra, ou encore de l’ancienne ministre de la Culture Rima Abdul Malak, selon un décret du 15 janvier 2025.

«Je crois au besoin de recul de ceux et celles dont le métier est d’écrire sur la société et le monde d’aujourd’hui. Cette forme d’honneur se pose symboliquement comme une récompense individuelle de l’Etat et n’est pas compatible, selon moi, avec cette recherche d’indépendance», a argumenté le metteur en scène. Ardent défenseur du théâtre public, Joël Pommerat est, à 61 ans, une figure reconnue par la critique comme par le public, dont les pièces comme Cendrillon ou la Réunification des deux Corées ont tourné plusieurs années à travers le monde. Sa pièce Marius, d’après le roman de Marcel Pagnol, développée avec des détenus pendant des ateliers en prison, est actuellement en tournée en France.

Distinction

Ce refus n’a rien d’inhabituel. Lundi dernier, l’autrice de BD et réalisatrice Marjane Satrapi avait elle aussi annoncé refuser le grade de chevalier de la Légion d’honneur, auquel elle avait été élevée en juillet 2024. L’autrice de Persépolis voulait ainsi dénoncer «une attitude hypocrite de la France vis-à-vis de l’Iran», Paris refusant d’attribuer des visas à de «jeunes Iraniens épris de liberté, des dissidents, des artistes». Avant eux, de nombreux artistes et scientifiques ont refusé la breloque, de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir à Marie Curie, en passant par Louis Aragon, Albert Camus ou Claude Monet.

Libération

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