Investiture de Donald Trump : « Drill, Baby Drill », le slogan de campagne repris dans son discours
Dans la rafale de décrets signés le 20 janvier, Donald Trump a déclaré « l’urgence énergétique nationale », en promettant de « libérer l’énergie américaine », d’accroître la production de pétrole et de gaz pour « remplir les réserves stratégiques » et de faire baisser les prix de l’énergie. Il a aussi annoncé sortir à nouveau de l’accord de Paris sur le climat.
Un record de production pétrolière en 2024
« C’est démagogique et franchement ridicule de déclarer l’urgence énergétique, relève Jenny Rowland-Shea, directrice des terres publiques du Center for American Progress, un think tank progressiste basé à Washington D.C. Les zones qui ont encore une quantité suffisante de pétrole aux Etats-Unis en produisent déjà beaucoup. » En effet, en 2024, la production américaine a déjà atteint un niveau record, en hausse depuis des années, et qui dépasse quasiment tous les mois les 13 millions de barils par jour, soit plus que la production de l’Arabie saoudite ou la Russie.
Les décrets « font pencher la balance vers le pétrole et le gaz »
La mission du Bureau of Land Management est d’équilibrer tous ces usages. Mais les décrets de Trump viennent modifier cela. « Ils font pencher très fortement la balance vers le pétrole et le gaz », dénonce-t-elle. La plupart des terres fédérales qui pourraient être mises en location et où il reste du pétrole et du gaz se situent dans l’ouest des Etats-Unis, dans les Etats du Nouveau Mexique, du Wyoming, du Colorado, du Montana, du Nevada et de l’Utah, liste-t-elle.
Des projets « dangereux »
En 2025, l’ONG s’alarme de la politique énergétique de Trump. « Cette mesure inadmissible est totalement en décalage avec la plupart des Américains, dont une écrasante majorité soutient la protection des espèces et la préservation de notre patrimoine naturel », déclare-t-elle dans un communiqué. Elle promet d’utiliser tous les outils juridiques possibles « pour garantir que les projets dangereux liés aux combustibles fossiles ne conduisent pas à l’extinction d’espèces ».
« Cela nous bloque dans un futur basé sur le pétrole et la gaz »
Concrètement, ces forages pourraient-il avoir lieu ? Les baux des terres fédérales sont « peu chers », note Jenny Rowland-Shea, directrice des terres publiques du Center for American Progress. Des compagnies pétro-gazières pourront les louer, mais « il n’est pas certain qu’elles forent dessus tout de suite parce que si le prix de l’énergie est trop bas, ça les intéressera moins », poursuit-elle. Cependant, elle craint que ces mesures « bloquent » pour dix ans ces terres, car c’est la durée d’un bail pour une compagnie pétro-gazière. « Cela nous bloque vraiment dans un futur basé sur le pétrole et la gaz alors que nous devrions transitionner », complète-t-elle.
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