Il l’avait appelé «Rocket man» ou «l’homme missile», en raison de ses ambitions nucléaires. Donald Trump, tout juste redevenu le président des Etats-Unis s’est dit jeudi 23 janvier désireux de reprendre contact avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, «un type intelligent», selon ses mots. Le Républicain l’avait rencontré trois fois lors de son premier mandat, et était allé jusqu’à fouler le sol nord-coréen, une première pour un président américain en exercice.
Interrogé sur la télévision préférée des conservateurs Fox News, le nouvel occupant du Bureau ovale a réaffirmé que Kim Jong Un l’«aim[ait] et [qu’il] s’entendai[t] bien avec» lui. Alors que l’animateur vedette de la chaîne Sean Hannity, tout acquis à sa cause, demandait à Donald Trump s’il reprendrait contact avec lui, il a répondu : «Ouais, je le ferai.»
Relation épistolaire
Premier chef de l’Etat américain en exercice à rencontrer un membre de la dynastie Kim, Donald Trump entretenait une relation à distance bien connue avec Kim Jong Un. Avant que les deux hommes ne se rencontrent, une première fois lors d’un sommet historique en juin 2018 à Singapour, une deuxième à Hanoï en février 2019 – un fiasco – et la dernière fois à la frontière entre les deux Corées en juin de la même année. Les Etats-Unis et Pyongyang ont tenu leurs derniers pourparlers sur la dénucléarisation à Stockholm en octobre 2019, mais sans véritable progrès. Avant leur rencontre, Donald Trump avait qualifié en 2017 la Corée du Nord d’«Etat voyou» devant les Nations unies, menaçant de détruire «complètement» le pays.
Plus tôt en janvier, le républicain Marco Rubio, qui n’avait pas encore été confirmé par le Sénat comme chef de la diplomatie, a qualifié Kim Jong Un de «dictateur» et affirmé que Washington s’efforcerait au maximum d’éviter une crise avec ce pays. D’après le Floridien, le dirigeant nord-coréen «voit les armes nucléaires comme sa police d’assurance pour rester au pouvoir, et c’est tellement important pour lui qu’aucune quantité de sanctions ne l’a dissuadé de développer cette capacité» nucléaire.
Le nouveau secrétaire d’Etat avait toutefois salué l’approche de Donald Trump sous son premier mandat, reconnaissant qu’il était lui-même «très sceptique» à l’époque. «Au bout du compte, il n’est pas parvenu [à un accord] durable. Mais il a réussi […] à faire cesser les tests de missiles. Cela n’a pas arrêté le développement du programme, mais au moins, cela a calmé la situation», a-t-il ajouté.
Pendant la campagne présidentielle, Donald Trump avait affirmé que Kim Jong Un «aimerait» le voir revenir à la Maison Blanche, et qu’il s’entendait bien avec lui. Kim «me dit tout. Il m’a tout dit», s’était-il vanté auprès du journaliste américain Bob Woodward pour son livre Rage en 2020.
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