Deezer ouvre les hostilités contre l’IA pour mieux rémunérer les artistes

Deezer ouvre les hostilités contre l’IA pour mieux rémunérer les artistes

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Un titre sur dix envoyés à la plateforme Deezer n’est pas l’œuvre d’un artiste, mais a été créé artificiellement, alerte la plateforme musicale, dans un communiqué de presse publié ce vendredi 24 janvier. Pour y faire face, l’entreprise française, créée en 2007, a annoncé la mise en place d’un «outil de pointe» pour détecter les quelque «10 000 pistes totalement générées par IA [qui] sont livrées à la plateforme chaque jour».

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Cette annonce a été faite au terme d’une année de déploiement d’un outil conçu en interne de Deezeret qui a fini par aboutir à «une demande pour deux brevets» fin décembre. Cette technologie permet, d’après l’entreprise, de «détecter spécifiquement le contenu généré par IA sans nécessiter un entraînement extensif sur des ensembles de données spécifiques».

Deezer debout contre l’IA

L’enjeu mis en avant par Deezer est clair : mieux rémunérer les artistes en supprimant les contenus parasites. Actuellement, les personnes qui mettent en ligne ces pistes, sans être musiciens, peuvent prétendre à une rémunération. Certains des comptes utilisateurs qui écoutent ces pistes frauduleuses sont elles aussi créées par l’intelligence artificielle. alors même que les comptes d’utilisateurs qui les écoutent sont eux aussi créés artificiellement. «L’intelligence artificielle continue de perturber de plus en plus l’écosystème musical, avec une quantité croissante de contenu IA», a souligné le PDG Alexis Lanternier, cité dans le communiqué.

Celui-ci veut même aller plus loin : «A l’avenir, nous avons l’intention de développer un système de marquage pour le contenu totalement généré par IA, et de l’exclure des recommandations algorithmiques et éditoriales». Dans cette bataille, Deezer affiche l’«objectif de continuer à développer les capacités de sa technologie pour inclure la détection de voix générées par deepfakes», à savoir des imitations indétectables par l’oreille humaine.

En collaboration avec la Sacem, qui défend en France les intérêts des musiciens, Deezer avait déjà annoncé à la mi-janvier un changement de son modèle de rémunération. Annonçant son souhait de mieux récompenser les artistes écoutés moins fréquemment mais ayant une plus grande variété d’auditeurs.

A l’inverse, le grand concurrent de Deezer et numéro un mondial du streaming musical, Spotify, n’entretient pas la même relation avec l’IA. En décembre, la journaliste Liz Pelly a révélé dans le journal Harper’s Magazine que la plateforme d’écoute suédoise utilise, depuis 2017, le Perfect Fit Content (PFC) : un programme permettant d’intégrer à des playlists – souvent instrumentales – des pistes produites par des «artistes fantômes» et en réalité intégrées par une équipe de salariés dédiée. Une technique qui permet à la société de réduire ses frais de redevance et de générer des bénéfices pour l’entreprise. D’après la journaliste, «les responsables de Spotify ont défendu PFC en affirmant que les pistes n’étaient utilisées que comme musique de fond».

Plus largement, l’IA gagne du terrain dans l’univers musical avec des outils toujours plus perfectionnés. Pas toujours génératifs, certains posent néanmoins problème car ils ne recueillent pas le consentement des artistes, surtout quand ils sont morts. Après le retour, pas tout à fait en chair et en os, des chanteurs d’ABBA via des hologrammes, en 2022, et celui annoncé, en janvier 2024, d’Elvis Presley, c’est la voix du rappeur défunt Ricky Rick qui a été réutilisée pour un titre posthume aux lyrics qui reprennent ses derniers tweets.

Libération

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