**L’exil des Chagossiens de Crawley**
Dans la froideur hivernale de Crawley, une banlieue du Sussex, les nuages bas annoncent la neige. Le repas des aînés de la communauté chagossienne, prévu au centre communautaire de Broadfield, est annulé. “Nous ne voulions prendre aucun risque pour nos anciens”, explique Mylene Augustin, 55 ans.
Malgré le mauvais temps, Mylene, chef de profession, nous accueille dans son petit pavillon décoré de photos de famille. La télévision diffuse la chaîne mauricienne MBC. Elle est déterminée à partager l’histoire de sa famille, marquée par l’exil et la résilience.
Les Augustin font partie de la communauté chagossienne de Crawley, qui compte environ 4 000 personnes, soit près de la moitié de la diaspora mondiale (10 000 individus). Ils réclament d’être entendus, se sentant une fois de plus manipulés par l’Histoire. “Des esclaves modernes, à la merci des États”, déplore Mylene Augustin.
## Une injustice profonde
Il y a une soixantaine d’années, les Chagossiens ont été victimes d’une injustice flagrante. Ces descendants d’esclaves africains vivaient depuis des générations dans l’archipel des Chagos, un groupe d’îles isolées dans l’océan Indien, à 1 800 kilomètres des Seychelles et à 2 000 kilomètres de Maurice.
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