La Fondation Abbé Pierre devient la Fondation pour le Logement des Défavorisés

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Une «nouvelle page» pour la plus influente organisation de lutte contre le mal logement. Selon un arrêté du ministère de l’Intérieur publié samedi au Journal officiel, «la fondation dite “Fondation Abbé Pierre pour le Logement des Défavorisés” […] prend le titre de “Fondation pour le Logement des “défavorisés”».

Le changement acté consiste uniquement à retirer le nom du fondateur «pour dire que ce combat qui est le nôtre, sans l’abbé Pierre, reste le même», pour le logement des défavorisés, a commenté Christophe Robert, son porte-parole. En matière de lutte contre le mal-logement, «on sera là», a-t-il martelé.

Des démarches encore longues

Après les multiples accusations de violences sexuelles apparues depuis l’été 2024, la Fondation avait déjà annoncé qu’elle comptait changer de nom, mais «pas de combat». La démarche promettait d’être longue : compte tenu de son statut de fondation reconnue d’utilité publique, elle avait besoin de deux votes de son assemblée générale, d’une décision du ministère de l’Intérieur, d’un avis de deux autres ministres avant une décision du Conseil d’Etat.

Les démarches administratives ne sont d’ailleurs pas terminées et pourrait étendre le délai avant que l’abbé Pierre ne cesse d’apparaître sur quelque document que ce soit. Le logo à l’effigie du religieux qui apparait sur le site internet et les documents de l’institution ne changera pas avant le mois de mars, a prévenu le délégué, la fondation devant auparavant engager de multiples démarches auprès des banques, notaires… «Nous devons tout faire simultanément.»

Mardi déjà, le mouvement Emmaüs, réuni en assemblée générale extraordinaire, avait décidé de retirer de son logo la mention à l’abbé Pierre, son fondateur mort en 2007. Un acte s’inscrivant «dans la droite ligne de la démarche de reconnaissance et de respect à l’égard des victimes», avait expliqué Emmaüs.

Des dons en souffrance après les révélations

Au total, l’abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, est visé par 33 accusations de violences sexuelles. Elles ont été révélées dans trois rapports différents publiés depuis juillet par le cabinet Egaé, mandaté par le mouvement Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre pour faire la lumière sur les agissements du prêtre.

Le changement de dénomination de la fondation était aussi nécessaire parce que «les dons ont souffert depuis le début de nos révélations, en juillet», selon Christophe Robert. «Pour les dons des particuliers, qui représentent un peu plus de la moitié de nos ressources, on a enregistré une baisse de 30 % depuis les révélations.» Le responsable, qui évoque un «tsunami», espère néanmoins un sursaut avec le retour de donateurs qui attendaient ce changement de nom. Quant au futur logo, Christophe Robert n’a pas souhaité donner de précisions. «Il y a des chances que ce soit Fondation pour le logement» demain, a-t-il avancé.

Cette parution au Journal officiel s’inscrit dans un large mouvement de débaptisation de lieux nommés d’après l’abbé Pierre, icône de la défense des plus démunis et plusieurs fois élu personnalité préférée des Français. Ou de fermeture, à l’instar du lieu de mémoire qui lui était dédié, à Esteville, en Normandie.

Le travail d’institutions qui ont collaboré avec le religieux pour retrouver d’éventuelles traces d’autres accusations de violences commises par ses soins sont toujours en cours. Emmaüs a ainsi mis en place une commission d’experts indépendants, l’Eglise ouvert ses archives sur le prêtre et la Conférence des évêques de France a demandé l’ouverture d’une enquête.

Libération

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