«Les Morsures du silence» de Johana Gustawsson : l’aube du crime

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L’image est violente et spectaculaire. Vêtu d’une aube, coiffé d’une couronne de bougies, un adolescent est retrouvé mort, le crâne fracassé, sur l’île de Lidingö, en Suède, près de Stockholm. Ce costume traditionnel, porté la nuit de la Sainte-Lucie, a depuis longtemps une triste réputation car, plus de vingt ans auparavant, c’est une jeune fille qui fut assassinée au même endroit, dans la même tenue. Le commissaire Aleksander Storm va être aidé par une policière française, Maïa Rehn, pour résoudre cette affaire aux nombreuses ramifications. S’exprimant en alternance, Aleksander et Maïa prennent une épaisseur intéressante au fil de cette histoire de meurtres rituels, de mensonges familiaux masqués par le silence douloureux des victimes.

En suivant cette enquête bien menée, bien huilée, avec ce qu’il faut d’énigmatique, les amateurs de suspense nordique seront comblés. En revanche, les explications à répétition transforment peu à peu le final romanesque en poupées russes. Les flics retrouvent des lettres cachées, des cassettes oubliées, des messages perdus, avant de comprendre enfin ce que dissimulent les terreurs des filles, tétanisées par la violence et l’impunité de certains hommes qui se croient tout-puissants.

Johana Gustawsson, Les Morsures du silence, éditions Calmann-Lévy, 320 pp., 20,90 €

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