A Damas, la descente vers les cercles de l’enfer, par Samar Yazbek

A Damas, la descente vers les cercles de l’enfer, par Samar Yazbek

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Il faut passer par Beyrouth pour se rendre à Damas où l’aéroport international est encore fermé. Et je ne pouvais plus attendre. Au poste frontière, le froid s’empare de mes extrémités. J’attendais la joie, mais voilà qu’une terrible angoisse me saisit : je n’ai aucun document prouvant que je suis syrienne. Ce n’est pas un problème pour le jeune homme aimable derrière le bureau qui sourit en voyant mon nom sur l’écran de son ordinateur et me dit : «Mes respects madame.» Là, j’ai réalisé qu’Assad était tombé. Quand l’idée d’être arrêtée m’a traversé l’esprit, le jeune homme me dit en riant : «Vous êtes recherchée par cinq différents services de sécurité !» Son rire m’a indiqué alors que j’étais bien arrivée en Syrie.

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Le ciel bleu était immense et les nuages tout blancs. La route serpentait entre les collines descendant vers la capitale. Des voitures calcinées et des restes de barrages de sécurité rappellent la souffrance et la peur. Le check-point de la redoutable quatrième division [force d’élite de l’armée des Assad, ndlr] est suivi de plusieurs autres.

Je regarde autour de moi en me demandant

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