Assaut du Capitole : au moins deux des insurgés refusent d’être graciés par Donald Trump

Ils semblent vouloir assumer leur responsabilité dans l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021. Au moins deux personnes ont refusé la grâce qui leur a été accordée par Donald Trump, alors à peine investi 47e président des Etats-Unis, a relevé le Guardian. Jason Riddle, qui a servi dans la marine américaine de 2006 à 2010, a ainsi expliqué dans une interview à la radio NHPR (New Hampshire Public Radio) : «C’est presque comme si [Trump] essayait de dire que cela n’était pas arrivé. Et c’est arrivé. J’ai fait ces choses, et elles n’étaient pas pardonnables.» Si bien que l’émeutier repenti «rejette la grâce», tout comme Pamela Hemphill, 71 ans.

Jason Riddle, rappelle The Guardian, avait été condamné à une peine de trois mois de prison et à une amende de 750 dollars en avril 2022. Il avait plaidé coupable pour sa participation à l’assaut du siège du Congrès américain. A l’époque, il était entré dans le bureau d’un parlementaire du Sénat et avait bu une bouteille de vin. Il avait également volé un livre et participé à la dégradation des lieux. Jason Riddle, qui a depuis retiré son soutien à Trump, explique notamment compter sur ce refus de grâce présidentielle pour améliorer ses perspectives d’emploi : «Je pense qu’à l’avenir, si un employeur examine mes antécédents, il verra des délits… avec une grâce présidentielle – je pense que cela a tendance à attirer davantage l’attention.»

Dans sa démarche, Riddle rejoint Pamela Hemphill, surnommée «MAGA granny», en référence au slogan de Trump, après sa participation à l’assaut du Capitole aux côtés des Proud Boys. Contrairement au mouvement masculiniste et complotiste qui, avec leurs camarades Oath Keepers, réclament des représailles contre ceux qui ont mené l’enquête sur les événements, elle s’est éloignée en 2023 de la mouvance Make America Great Again, qu’elle qualifie de «secte», comme le rapporte The Guardian. Elle a par ailleurs apporté son soutien à Kamala Harris lors de l’élection de 2024. Dans les colonnes du journal Idaho Statesman, la septuagénaire a expliqué avoir prévu de déposer «une lettre de rejet» de la grâce qui lui a été accordée par Trump, qu’elle accuse «d’essayer de réécrire l’histoire».

Quelque 1 500 individus graciés

Lundi 20 janvier au soir, quelques heures à peine après avoir été investi 47e président des Etats-Unis, et tout juste assis sur le fauteuil du Bureau ovale, Donald Trump a confirmé avoir accordé sa grâce présidentielle à la plupart des émeutiers, «les otages de J6», comme il les avait baptisés. Le décret annule également les poursuites encore en cours contre quelques centaines de personnes et, de facto, signe sans doute la fin définitive de l’enquête tentaculaire sur les événements du 6 janvier 2021.

Au cours des émeutes du Capitole, une insurgée avait été tuée par un tir d’un policier. Un officier de police avait succombé à deux attaques liées en partie au stress de l’attaque et trois autres personnes étaient mortes des suites de leurs blessures reçues au cours de l’assaut. Quatre policiers se sont, dans les mois suivants, suicidés, des drames liés par la justice au traumatisme de la journée.

Libération