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Stupeur et ravissement de découvrir l’œuvre puissante d’Olga de Amaral : pour sa dernière exposition au 61 boulevard Raspail, la Fondation Cartier frappe fort en montrant dans la première grande rétrospective française de l’artiste textile colombienne des pièces encore jamais sorties de son pays. Reconnue en Amérique latine et aux Etats-Unis, l’artiste de 92 ans n’a malheureusement pas pu faire le déplacement à Paris. Vingt-trois magnétiques exemplaires de sa série Brumas (Brumes), que l’on contemple le nez en l’air, nous aimantent dès l’entrée : dans le grand cube en verre de Jean Nouvel, des nuages de cheveux blancs, tout en volumes géométriques, dégoulinent du plafond. Ils sont constitués de milliers de fils de coton enduits de gesso et de peinture. Traversées par des dessins de cercles jaunes, de rayures rouges, jaunes ou vertes, ces pluies fines lévitent dans l’espace et répandent des vibrations optiques, une merveille de légèreté qui rappelle les installations cinétiques de Jesús Rafael Soto.
Hormis ces pièces en trois dimensions, l’intensité d’Olga de Amaral s’impose partout ailleurs dans des œuvres textiles abstraites plus planes, savamment tissées. Il y a au rez-de-chaussée des époustouflantes tentures monumentales, de grandes tapisseries constituées de centaines de morceaux de textile carrés, assemblés comme les écailles d’un animal, ou des tentures de grosses lianes feutrées tombant en dreadlocks géantes. Puis, dans la pénombre au sous-sol, toute la palette
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