Jordan Bardella juge une dissolution de l’Assemblée « inévitable » mais entretient le mystère sur le vote des députés RN sur une motion de censure

## Jordan Bardella : “Il est inévitable de convoquer des élections législatives”

Lors de ses vœux à la presse à Paris, le 27 janvier, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a estimé qu’il était “inévitable” de “convoquer des élections législatives dès qu’elles seront institutionnellement possibles”.

Cette prérogative présidentielle ne peut être employée qu’un an après les précédentes élections législatives, soit en juillet, selon l’article 12 de la Constitution.

“Seul le retour au peuple permettra de construire une majorité claire et stable pour le pays”, a ajouté l’eurodéputé d’extrême droite.

Bardella a déploré “la façade du consensus mou” incarnée par le Premier ministre François Bayrou, à l’approche de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances 2025 et du débat sur la Sécurité sociale.

“François Bayrou incarne une inertie préoccupante”, a déclaré Bardella. “Y a-t-il un pilote dans l’avion ?”

“Les rares qui se laissent tenter par une réponse affirmative se demandent : pour aller où ?”, a-t-il ajouté. “Si la composition actuelle de l’Assemblée nationale, complexe et indécise, représente les propres doutes des Français, elle ne pourra rester en l’état sans plonger la France dans une forme d’immobilisme.”

“Il faudrait en ce sens nécessairement que le peuple tranche et achève ce qu’il a initié l’été dernier”, a martelé Bardella, désigné par Marine Le Pen comme Premier ministre en cas de victoire du RN aux législatives anticipées de juillet 2024.

Interrogé sur les intentions des députés RN quant au budget, Bardella n’a pas répondu clairement. “La censure, pour nous, ce n’est pas un jouet et [ça] n’est pas une fin”, a-t-il déclaré.

Bardella a également estimé qu'”une coalition qui irait du Parti socialiste aux Républicains viendrait clarifier les choses”, en interpellant les ministres de l’Intérieur et de la Justice, respectivement Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, ainsi qu'”une partie des Républicains”.

“En tous les cas, la situation ne durera pas très longtemps”, a prédit l’eurodéputé.

Le Monde