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Escalade sur glace, ski-alpinisme, hockey 3×3 ou VTT sur glace… Certains de ces sports encore méconnus du grand public pourraient être ajoutés au programme des Jeux olympiques des Alpes 2030. A côté des traditionnels, comme le ski alpin, le hockey sur glace ou le patinage artistique, le Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) a la possibilité, depuis les Jeux de Tokyo 2021, de proposer de nouveaux sports pour rajeunir l’événement en été comme en hiver.
«L’objectif est de capter un nouveau public, plus jeune, mais aussi de mobiliser de nouvelles communautés d’athlètes en marge des grosses fédérations, comme c’était le cas pour le basket 3×3 ou le skate aux Jeux d’été», indique André-Pierre Goubert, directeur du pôle olympique au Comité national olympique et sportif français (CNOSF). A Paris cet été, le surf, le skate, l’escalade et le breakdance avaient été choisis, tandis que le flag football, le lacrosse, le baseball-softball, le cricket et le squash feront leur apparition aux JO de Los Angeles 2028.
En attendant la nomination du Cojo qui déterminera les orientations des Alpes 2030, certaines fédérations sportives font déjà campagne pour mettre en avant les atouts de leurs sports. L’escalade sur glace dévoilera cette semaine son bloc de 24 mètres de haut sur lequel s’élanceront les grimpeurs devant le Cojo, à l’occasion d’une étape de Coupe du monde organisée à Champagny-en-Vanoise (Savoie). «Depuis plusieurs mois, on se positionne à travers la presse, on fait des réunions avec des sportifs et des élus du département, mais ce week-end, on joue notre carte principale, observe Luc Thibal, directeur technique de la Fédération française des clubs alpins et de montagne. On veut montrer qu’on est une discipline spectaculaire, qui sort des activités classiques des sports d’hiver et qu’on a déjà une structure installée à Champagny-en-Vanoise, proche du futur village olympique. Ça rentre dans la candidature de “transition” des Alpes 2030.»
L’un des axes de travail annoncés par le CIO est en effet de «soutenir des sports “propres” et la durabilité environnementale», alors même que les associations alertent sur les conséquences des Jeux d’hiver sur le changement climatique (baisse de l’enneigement, empreinte carbone élevée…). «La consigne est de privilégier les infrastructures déjà existantes et de minimiser les déplacements, ce qui permet aussi de réduire les coûts», insiste André-Pierre Goubert. Mais c’est loin d’être le seul critère avancé par l’organisation.
Le ski-alpinisme, course de vitesse pratiquée avec des skis et des peaux, s’est fait une place au programme des JO de Milano-Cortina 2026. Pour l’aider à promouvoir sa candidature, le CIO avait glissé plusieurs recommandations à la Fédération italienne des sports d’hiver. Parmi elles : la lutte contre le dopage, l’exigence de parité, l’universalité de la discipline (à savoir qu’elle soit pratiquée sur un maximum de continents), la mixité, avec l’obligation de proposer une épreuve mêlant des athlètes hommes et femmes et, donc, le critère environnemental.
«On a réussi à cocher toutes les cases du cahier des charges de Milano-Cortina, mais on est invités que pour une olympiade, donc il faut repostuler pour les Alpes 2030», observe Olivier Mansiot, conseiller technique en charge du ski-alpinisme à la Fédération française de la montagne et de l’escalade. La discipline pourrait notamment faire valoir le succès des athlètes tricolores, comme Emily Harrop, quatre fois championne du monde, pour appuyer sa candidature.
Selon Luc Thibal, la présence aux Jeux peut changer beaucoup de choses pour une discipline : «Ça nous donnerait une visibilité énorme ! On compte à peine 10 000 glaciéristes actuellement et très peu font des compétitions d’escalade sur glace, ça permettrait de développer des structures pour s’entraîner.»
Le Cojo, qui devrait dévoiler les sports additionnels dans les prochains mois, avant que la commission exécutive du CIO statue sur le programme, fin 2025, peut aussi s’appuyer sur des laboratoires géants pour faire son choix, comme les Jeux olympiques de la jeunesse et les Jeux mondiaux, lors desquels sont testés certains sports non olympiques. «On teste des disciplines avec des formats courts et des structures temporaires, ça permet d’apprécier leur popularité notamment auprès des jeunes», indique André-Pierre Goubert. Si on se réfère aux derniers JO d’hiver de la jeunesse, l’an dernier à Gangwon en Corée du Sud, c’est le hockey 3×3 qui avait été mis à l’honneur.
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