Dans le brouhaha du monde, le silence s’est abattu sur les femmes afghanes. Leur sort est désormais inconnu. Seuls les décrets du chef des islamistes afghans, Haibatullah Akhundzada, qui réduisent à chaque fois leurs libertés, rappellent qu’en Afghanistan, le genre détermine le droit d’exister socialement.
Cette asphyxie progressive de la moitié de la population, qui a débuté en mars 2022 avec la fermeture des lycées aux filles, se poursuit. Fin août 2024, une loi sur la moralité a encore renforcé cette répression. À Kandahar, les femmes n’ont plus le droit de posséder un téléphone portable.
Pour comprendre cette réalité, il faut se rendre sur place. Si le tableau est sombre, des voix féminines continuent d’exprimer leur espoir de peser sur l’avenir du pays.
Zeinab, 34 ans, a manifesté contre l’ordre taliban à Kaboul dès 2021. Elle est l’une des rares militantes de la première heure à y vivre encore. Arrêtée fin 2022 puis relâchée, elle déménage souvent pour brouiller les pistes. Après deux rendez-vous annulés pour des raisons de sécurité, l’entretien a finalement lieu par téléphone.
« Toutes mes amies sont parties à l’étranger, je vis seule avec ma mère âgée, mon mari a divorcé et pris notre fille pour aller vivre en Iran », raconte cette ancienne collaboratrice d’Abdullah Abdullah, chef de l’exécutif du gouvernement défait par les talibans en 2021. Chargée de projet sur les questions de genre, elle était déjà engagée pour les droits des femmes et s’occupait d’enfants dans une ONG.
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