Liri et les autres, ou l’éternelle opposition entre les «bons» et les «mauvais» migrants

Liri est passée à la télévision. Elle a expliqué sa situation à Complément d’enquête sur France Télévisions. Arrivée du Kosovo à 15 ans avec sa famille, diplômée de l’université de Rouen, en Seine-Maritime, elle doit quitter le pays. Elle a fait trois demandes de titre de séjour, mais elle vient de recevoir pour la troisième fois une obligation de quitter le territoire français (OQTF) de la part de la préfecture de la Seine-Maritime. Pourtant, Liri, 23 ans, qui ne fait mal à personne, avait une promesse d’embauche : assistante comptable bilingue français-anglais dans une entreprise de transport maritime rouennaise. Une décision injuste.

«Il est important que je travaille et que je donne en retour à la société ce qu’elle m’a donné. C’est grâce à la France qu’aujourd’hui je parle cinq langues, répète-t-elle à tous les micros. Si la France ne m’avait pas permis de faire des études, je n’aurais pas pu parler anglais parfaitement, allemand, espagnol, même français. C’est grâce à la France. Pourquoi vous ne voulez pas que je donne en retour, en fait ?»

Tout le monde parle de Liri depuis son passage à la télévision. Les journalistes mais aussi les politiques. Le maire socialiste de Rouen est furieux. Nicolas Mayer-Rossignol a directement interpellé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui n