Avec Sophie Galabru, embrassez vos «dernières fois», sans nostalgie

Avec Sophie Galabru, embrassez vos «dernières fois», sans nostalgie

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Cet article est publié dans le cadre du «Libé tout en BD», entièrement illustré par des dessinateurs et dessinatrices à l’occasion de l’ouverture du 52e festival d’Angoulême. Retrouvez tous les articles de cette édition ici, et le journal en kiosque ce jeudi 30 janvier.

Il en va du philosophe comme du tailleur de pierre. D’un bloc informe, il affine, sculpte un objet, en révèle d’autres aspects. Ainsi, dans Nos dernières fois. Défier la nostalgie (Allary Editions, janvier 2025), Sophie Galabru s’attaque à l’objet même de la philosophie, cette éternelle inconnue qui lui a donné naissance avec l’agonie de Socrate : la fin, la mort, la disparition. Mais elle décale le regard pour ciseler et apprivoiser un moment qui se tient là, jamais vraiment appréhendé, juste avant la fin : «la dernière fois que». Un instant qui contient ce qu’on a perdu, qu’on connaît tous et qui peut nous hanter longtemps, suscitant parfois cette morsure du passé qu’on appelle «remord» – ou «nostalgie».

L’agrégée de philosophie s’inscrit donc dans la tradition autant qu’elle est dans l’air du temps. Car d’autres qu’elles se sont penchées récemment sur ces étapes universelles de la vie, ces seuils que nous traversons cahin-caha, avec joie, soulagement ou douleur. Les philosophes Claire Marin et Fabienne Brugère se sont attaquées respectivement aux ruptures, puis aux débuts pour la première, au désamour pour la seconde

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