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TRIBUNE
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La loi de finances présentée ces prochains jours au Parlement a été préparée dans l’urgence et sans grande concertation, ce qui va à l’encontre du rôle essentiel d’un Etat juste, s’inquiète l’économiste Antoine Levy.
Il est tentant, quand un prix est décerné, d’inviter les récipiendaires à donner leur opinion sur des sujets qui dépassent leur domaine de compétence, ou, mieux encore, d’imaginer leur avis sans le leur demander. Les lauréats du prix Nobel d’économie 2024, Daron Acemoglu, Simon Johnson et James Robinson, ne font pas exception.
Si l’étude qui leur a valu cette récompense concerne les causes historiques et institutionnelles de la prospérité des nations, l’auteur de ces lignes ne peut s’empêcher d’envisager ce que serait leur opinion sur un sujet bien plus prosaïque : le projet de loi de finances 2025 pour la France. Les deux thèmes sont, en réalité, assez liés.
Deux des lauréats, Robinson et Acemoglu, ont publié, en 2019, un ouvrage pertinent pour analyser la méthode et la philosophie de ce budget à venir. Dans le Couloir étroit. Les Etats, les sociétés et la lutte éternelle pour la liberté (éd. Les Novateur·es), Acemoglu et Robinson développent l’idée que la richesse des nations dépend d’un équilibre, un «chemin étroit» au sein duquel l’Etat n’est ni trop despotique ni trop impuissant par rapport à la société civile. Ils montrent que prospérité économique et libertés individuelles nécessitent un Etat suffisamment riche en ressources et en savoir-faire pour remplir ses missions de manière efficace, tout en étant enserré dans un réseau de contraintes qui enchaînent et jugulent l’arbitraire excessif du Léviathan hobbesien.
Le budget et son rituel automnal bien
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